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LIVRE PREMIER, I Oj
JEque pauperibus prodeft locupletibus aquè <
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f I profitable,aux paumes
Et negleéta œquè puem fenibufque nocebtt. a aux riches:* is mef-
Ainfi fans doute il choumera moins que les autres. Mais comme les IbilfÂiïZT^Zl
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pas que nous employons à nous promener dans vne galerie,quoy H
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qu'il y en ait trois fois autant, ne nous lalfcnt pas, comme ceux que Smilitude
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nous mettons à quelque chemin defigné : auffi noftre leçon fe paffant
comme par rencontre, fins obligation de temps &de lieu, &
fe méfiant à toutes nos actions, fe coulera fans fe faire fentir. Lesieux r eux & exercices.
mefmes & les exercices feront vne bonne partie de Peftude : la edurfe,
lalucte, la mufique, la danfe, la chalfe, le maniement des cheuaux Bien-feance e*t e-
& des armes. Icveux que la bien-feance extérieure,&: l'entre-gent, riemv.
ôdadifpofitionde laperfonne fe façonnent quant & quant l'ame. £» r>r
£«tf.
Ce n'eft pas vne ame, ce n'eft pas vn corps qu'on drelfe, c'eft vn homme,
il n'en faut pas faire à deux. Etcommedit Platon, il ne faut pas
les dreifer l'vn fans l'autre, mais les conduire également, comme vne
couple de cheuaux attelez à mefme timon. Et à l'ouïr, femble-il pas
prefter plus de temps & de folicitude aux exercices du corps :&eftimerquelei
prit s en exerce quant &c quant, & non au contraire? Au
demeurant, cette inftitution fe doit conduire par vne feuere douceur,
non comme il fe fait. Aulieudeconuier les enfans aux Lettres,
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on ne leur prefente à la vérité, qu'horreur ôc cruauté :Oftez-moy la Violence & fine
contr
violence ôc la f orce^il n'eft rien à mon aduis qui abaftardiife ôc eftour- f ires *y* na*
d - rr r r * • * , „ • »-I • I L - ' ture bien née.
ÎFLE il tort vne nature bie née. Si vous auez enuie qu il craigne la hôte
ôc le chaftiment, ne Py endurciifez pas : EndurcuTez-le à lafueur
ôc au froid, au vent, au foleil&: aux hazards qu'il luy faut mefprifer:
Oftez-luy toute mollelTc &delicateffe au veftir ôc coucher, au manger
ôc au boire : accouftumez-le à tout : que ce ne foit pas vn beau Mollcjfi&delica-
garçon &dameret, mais vn garçon verd&vigoureux. Enfant,hom- ^dommageables
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• -1 r O • ' J F \x • al enfant.
me, vieil,iay touliours creu &iuge de melme. Mais entre autres
chofes cette police de la plus part de nos Collèges, m'a toufiours def- Cojjeges d'amour
pieu. On euttfaillyàl'aduenturemoins dommageablement,s'incli- d'buy,quels,
nant vers l'indulgence. C'eft vne vraye geaule de ieuneffe câptiue. leur police.
On la rend delbauchée, l'en puniifant auant qu elle la foit. Arriuez-y
fur le poinct de leur office, vous n'oyez que cris, ôc d'enfans fuppliciez,
ôc de maiftres enyurez en leur cholere. Quelle maniere,pour efueiller
l'appétit enuers leur leçon, à ces tendres ames ôc craintiues, de
les y guider d'vne troigne effroyable, les mains armées de fouets?
Inique &pernicieufeforme. Ioint ce que Quintilianenatres-bien
remarqué, que cette imperieufeauthontéjtire des fuittesperilleufes:
& de
& nommément à noftre façon de chaftiement. Combien leurs claf- .
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fes feroient plus décemment îonchees de rieurs oc de remuées, que de
tronçons d'ofiers fanglants ? l'y feroy pourtraire la ioye, l'allegreflcj
& Flora, ôc les Grâces : comme fit en fon efchole le Philofophe Speufippus.
Où eft leur profit, que là fuft auffi leurelbat. On doit fucrer
lesviandesfilubresàl'enfant : ôc enfieller celles qui luy font nuifi-