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LIVRE SECOND. 317
tant de figures contraires,d'vne règle fi droite& fi ferme. Quand s'eftil
veu mieux qu'en France en nos iours? Ceux qui l'ont prinfe à gauche,
ceux qui l'ont prinfe à droite, ceux qui en difent le noir, ceux
qui en difent le blanc ; l'employent fi pareillement à leurs violentes
& ambitieufes entreprifes, s'y conduifent d'vn progrez fi conforme
en deibordement Se iniuftice, qu'ils rendent douteufe & mal- aifée à
croire la diuerfité qu'ils prétendent de leurs opinions en chofe de laquelle
dépend la conduite Se loy de noftre vie. Peut- on voir partir
de mefme efcole &c difcipline des mœurs plus vnies,plus vnesî Voyez
l'horrible imprudence dequoy nous pelotons les raifons diuines : Se
combien irreligieufement nous les auons Se rejettées Se reprifes, Ce-
Ion que la fortune nous a changé de place en ces orages publics. Cette
propofition fi folenne: S'il eft permis au fujetde fe rebeller Se ar- Propoficion;
mer contre fon Prince pour ladefenfe de la Religion-, fouuienne- s'il eft permit m
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vous en quelles bouches cette année paffée l'amrmatiue d'icelle ft*^
eftoit l'arc-boutant d'vn party : la nep;atiue, de quel autre party c'e- c
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itoit 1 arc-boutant : Et oyez a prêtent de quel quartier vient la voix
6c inftruction de l'vne &z de l'autre : Se fi les armes bruyent moins
pour certe caufe que pour celle-là. Et nous brûlions les gens, qui difent
, qu'il faut faire fouffrir à la venté le ioug de noftre befoin : Se de
combien fait la France pis, que de le dire ? Confeifons la vérité, qui
trieroit de l'armée mefme légitime, ceux qui y marchent par lefcul
zele d'vne affection religieufe, & encore ceux qui regardent feulementlaprotectiondes
loix de leur païs, ou feruice du Prince; il n'en
fçauroit baftir vne compagnie de gens-d'armes complète. D'où
vient cela, qu'il s'en trouue fi peu, qui ayent maintenu mefme volonté
Se mefme progrez en nos mpuuemens publics, Se que nous les
voyons tantoft n'aller que le pas, tantoft y courir à bride aualée î 6e \
mefmes hommes, tantoft gafter nos affaires par leur violence &afpreté,
tantoft par leur froideur, molleffe 6c pefanteur ; fi ce n'eft
qu'ils y font pouffez pardesconfiderations particulières &cafuelles,
félon la diuerfité defquelles ils fe remuent î Ievoy cela euidemment,
que nous ne preftons volontiers à la deuotion, que les offices qui fia- Veuotion chreftien-
tent nos pallions. Il n'eft point d'hoftilité excellente comme la n
Chreftienne. Noftre zele fait merueilles, quand il va fécondant noftre
pente vers la haine, la cruauté,i'ambition,l'auarice,la detraction,
la rébellion. A contrepoil,vers la bonté,la benignité,la tempérance,
fi, comme par miracle, quelque rare complexion ne l'y porte ; il ne va
ny de pied,ny d'aile. Noftre Religion eft faite pour extirper les vices:
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P^me de paftios,
elle les couure,les nourrit, les incite. Il ne faut point faire barbe de Die» doit eftre ai*
foarre à Dieu,comme on dit. Si nous le croy ions,ie ne dy pas par foy,
mais a'vne fimple croyance : voire ( 6c ie le dis à noftre grande confufion)
fi nous le croyions & cognoiffions comme vne autre hiftoire,
comme l'vn de nos compagnons *, nous l'aymerions au deffus de
foutes autres chofes, pour l'infinie bonté Se beauté qui reluit en
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