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LIVRE TROIS IESME. 7^
nées,ce iour extraordinaire feroit toufiours eclipfé: fi bien que no- 1
lire mefeompte ne pourroit d'oref-enauant excéder vingt 6cquatre
heures. Nous nations autrecomptedutemps,quelesans:Ilyatant
déficelés que le Monde s'en fert:&fi c'eft vne mefure que nous n'allons
encore acheué d'arrefter: Et telle,que nous doutons tous les
iours, quelle forme les autres nations luy ont diuerfement donnée:
ôc quel en eftoit l'vfage. Quoy ce que difent aucuns, que les Cieux fe
comprimentvers nous envieilliffant,&nous iettent en incertitude
des heures mefmes ôc des iours? Et des mois, ce que ditPlutarque:
qu'encore de fon temps l'Aftrologien'auoit feeu borner le mouuement
delaLune? Nousvoila bien accommodez, pour tenirregiftre
des chofes paffées. le refuaffois prefentement,comme ie faisfouuent,
fur ce, combien l'humaine raifon eft vninftrument libre ôc va- Raifort humaine ]
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gue. le vois ordinairement, que les hommes, aux faicr.s qu'on leur f rHme
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propofe, s'amufent plus volontiers à en chercher la raifon, qu'à en &
chercher la vérité : Ils paffent par deffus les prefuppofitions, mais ils
examinent curieufementlcsconfequences. Ils laiffent les chofes, &
courent aux caufes. Plaifans caufeurs. La cognoiffance des caufes Coo-noitfànce des
touche feulement celuy qui a la conduite des chofes : non à nous, qui caufes,* qui apparn'en
auons que la fouffrance. Et qui en auons l'vfage parfaitement
plein ôc accomply, félon noftre befoin, fans en pénétrer l'origine&
l'effence. Ny le vin n'en eft plus plaifant à celuy qui en fçaitles facultez
premières. Au contraire :ôc le corps ôc l'ame, interrompent & altèrent
ledroicl; qu'ils ont de l'vfage du Monde, ôc d'eux-mefmes,
y méfiant l'opinion de Science. Les effets nous touchent, mais les
moyens, nullement. Le déterminer ôc le diftribuer, appartient à la
maiftrife, & à la régence : comme à la fujeetion ôc apprentiffage, l'accepter.
Reprenons noftre couftume.Ils commencent ordinairement
ainfi: Commenteft-ceque cela fe fait? mais,fe fait-il? faudroit-il
dire. Noftre difeours eft capable d'eftoffer cent autres Mondes, ÔC
d'en trouuer les principes ôc lacontexture. Il ne luy faut ny matière
ny baze. Laiffez-le courre: il baftit auffi bien fur le vuide que fur le
plain, ôc de l'inanité que de la matière,
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vn poids à la fumée.
PtrJ.ftt, i.
——-âarefOnàmiàoneAfumO. Capable de doner
le trouue quafi par tout, qu'il faudroit dire : Il n'en eft rien. Etemployerois
fouuent cette refponfe : mais ie n'ofe*. car ils crient, que
c'eft vne deffaite produite de foibleffed'efprit& d'ignorance. Et me
faut ordinairement hafteler par compagnie, à traitter des fujets ÔC
contes friuoles,queie meferois entièrement. Ioint qu'à la vérité, il
eft vn peu rude ôc querelleux, de nier tout fec,vnc propofitionde
faict. : Et peu dc gens faillent: notamment aux chofes mai-aifées à
per fuadcr,d'affermer qu'ils l'ont veu : ou d'alléguer des tefmoins,defquels
l'authorité arrefte noftre contradiction. Suiuant cet vfage,
nous fçauons les fondemens,& les moyens, de mille chofes qui ne
furent oneques. Et s'efearmouche le monde,en mille queftions, def-
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