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$Co m'en euffent ESSAIS fccufaire,que DE MICHEL i'eulîe en DE plus grande MONTAIGNE,'
horreur, dés mon
enfance: C'eftoit à poin£t-nommé,de tous les accidensdelavicilleffe,
celuy que ie craignois le plus. I'auoy pcnfé mainte-fois à part
moy,que i'alloy trop auant : & qu'à faire vn fi long chemin, ie ne faudroy
pas de m'engager enfin, en quelque mal-plaifantc rencontre : le
fentois &proteftoisaffez, qu'il eftoit heure de partir, & qu'il falloir
tf encher la vie dans le vif, & dans le fain, fuiuant la règle des Chirurgiens,
quand ils ont à couper quelque membre. Qu> celuy, qui ne la
rendoit à temps, Nature auoit accouftumé de faire payer de bien rudes
vfures. Il s'en falloit tant, que i'en fuffe preft lors,qu'en dix-huic~t
mois ou enuiron qu'il y a que ie fuis en ce mal-plaifant eftat, i'ay défia
appris à m'y accommoder. l'entre défia en compofition de ce viure
coliqueux : i'y trouue dequoy me confoler, & dequoy efperer : Tant
les hommes font accoquinezàleur eftre miferable, qu'il n'eft fi rude
condition qu'ils n'acceptent pour s'y conferuer. Oyez Maxenas.
E F T R O P I E - M O Y D E LA T>ebilem facito manUj
Src^iSlîc^ Dcbilempede^coxa,
LES D E N T S À C O U P S D E Lubricos
quate dentés :
P O I N G : TOUT V A B I E N , J /
P O U R U E U Q U E I E V I U E . ^ Vita,
dum juperefl, bene eft. '
swee.epjui». ^ couuroitTamburlan d'vne fotte humanité,1a cruautéfantafti-
Cruauté ie Tam- que qu'il exerçoit contre les ladres : en faifant mettre à mort autant
burUntontrelesla- cjix'il envenoit à fa cognoiffance; pour (difoit-il)les deliurer de la
vie, qu'ils viuoicnt fi pénible. Car il n'y auoit nul d'eux, qui n'euft
mieux aymé eftre trois fois ladre, que de n'eftre pas. Et Antifthenes
le Stoïcien, eftant fort malade, & s'eferiant : Qui me deliurerade ces
maux? Diogenes, qui l'eftoit venu voir, luy prefentant vn couteau:
Cettuy-cy, fi tu veux, bien-toft : le ne dy pas de la vie, repliqua-il, ie
dy des maux. Les fouffrancesqui nous touchent fimplement par l'ame
, m'affligent beaucoup moins qu'elles ne font la plufpart des autres
hommes : Partie par iugement: car le Monde eftime plufieurs
chofes horribles, ou euitables au prix de la vie, qui me font à peu prés
indifférentes : Partie, par vne complexionftupide & infenfible, que
i'ay aux accidens qui ne donnent à moy de droit-fil laquelle complexion
i'eftime l'vne des meilleures pièces de ma naturelle condition
: Mais les fouffrances^vrayement effcnticlles & corporelles, ie
les goufte bien viucment. Si eft-ce pourtant,queles preuoyant autrefois
d'vne veuë foible, délicate, & amollie par la iouïffance de cette
longue &heureufe fanté & repos, que Dieu m'a prefté, la meilleure
part de mon âge ; ie les auoy conceiies par imagination, fi infupportables,qu'à
la vérité i'en auois plus de peur, que ie n'y ay trouue de
. mal : Par où i'augmente toufiours cette créance ; que la plufpart des
. facultezde noftre ame, comme nous les employons, troublent plus
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- le fuis aux pnfes auec la pire de
t>»teJ les maladies,
c> /* plus irreme- toutes les maladies,la plus foudaine, la plus douloureufe, la plus
diaUe. mortelle, & la plus irrémédiable. I'enay defiaeffayé cinq ou fix bien
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