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m ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE, .
quelque meilleur remède, que la patience. Y a-il aucun de ceux qui pt.
fe font laiffez aller à cette miferablefuje&ion, qui ne fe rende égale- p
ment à toute forte d'impoftures? qui ne fe mette à la mercy de qui- j«n
conque a cette impudence, de luy donner promette de fa guerifon ? ,Jci
Malades de Bahyh- L e s B ab yl o ni e n Sp 0 r t oient leurs malades enla place: leMedecin,c'e- U
ne /portez en place. „ . , 1
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ftoit le peuple : chacun des. paflans ayans par humanité &ciuilite a M
s'enquérir de leur eftat; tk, félon leur expérience, leur donner quelcme
aduis falutaire. Nous n'en faifons guère autrement : il n'eft pas L
vne (impie femmelette, de qui nous n'employons les barborages tk [ BI1
les breuets : tk félon mon humeur, fl i'auois à en accepter quelqu'vne, ^
i'accepterois plus volontiers cette Médecine qu'aucune autre : dau- ^
tant qu'au moins il n'y a nul dommage à craindre. Ce qu'Homère ^
Tous hommes, me- & Platon difoient des Egyptiens, qu'ils eftoient tous Médecins, [ ffl0
4ecins. ' il fe doit dire de tous peuples : Il n'eft perfonne qui ne fe vante
quelque recepte, tk qui ne la hazarde fur fon voiftn, s'il l'en veut ^
croire. l'eftoisl'autre iour en vne compagnie, où ie ne fçay qui,de ma ^
confrairie, apporta la nouuelle d'vne forte de pillules compiléesde' *
cent & tant d'ingrediens de compte fait : il s'en efmeut vne fefte tk '
vne confolation iinguliere : car quel rocher fouftiendroit l'effort d'vne
(i nombreufe batterie? l'entends toutesfois par ceux qui l'effaye- J f
rent,qucla moindrepetitegraue ne daigna s'en efmouuoir. le ne me ^
puis, defprédre de ce papier,que ie n'en die encore ce mot,fur ce qu'ils ,
nous donnent pour refpondan t de la certitude de leurs drogues, l'ex- g
Vertus médicinales* perience qu'ils ont faite. La plufpart,&cecroy-icplus des deuf tiers 1
en qwji conjijlent. des vertus médicinales, confiftent en la quinte-effence, ou proprie- 'f
té occulte des {impies, de laquelle nous ne pouuons auoir autre in- \
Qtnntejfence,quc ftructionquel'vfage. Car quinteifence, n'eft autre chofe qu'vne qua- "
lité,delaquelle par noftre raifonnous ne fçauons trouuer lacaufe.En *
telles preuues, celles qu'ils difent auoir acquifes par l'infpiration dé 5
quelque Démon, ie fuis content de les receuoir (car quant aux miracles,
ie n'y touche iamais) ou bien encore les preuues qui fe tirent des ^
chofes,qui pour autre considération tombent fouuent en noftre vfage
: comme li en la laine,dequoy nous auons accouftumé de nous veitir,il
s'eft trouué par accident, quelque occulte propriété deiiecatiue,
qui guerilîe les mules au talon, tk fi au reffort que nous mangeons J c
pour la nourriture,il s'eft rencontré quelque opération aperitiue.Ga- * J
ladre ruey parle r e c i t c ^ a (j ui n t à vn ladre de receuoir guerifon par le moyé du *f
moyen du ym m U , .... '* . . r . b r J
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vin qu il beut,dautant que de tortunc,vne vipère s'eftoit coulée das le J
vaiffeau. Nous trouuos en cet exemple le moycn,& vne côduite vray- y
femblable à cette expérience : Comme aufti en celles aufquelles les h
Médecins difent auoir efté acheminez par l'exéple d'aucunes belles. *i
Expérience ache- Mais en la plufpart des autres expériences, à quoy ils difent auoir efté
minée parlebêxard c5duits par la fortune, &n auoir eu autre guide que le hazard,ie trou- *H
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- ue le progrez de cette information incroyable. l'imagine l'homme i
regardant autour de luy le nôbrc infiny des chofes, plantes, animaux, Xi