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LIVRE TROISIESME. i 1 5
fans efTroy,mais non pas fans contention, Ôc fans eftude. Etmevay
amufant en la recordation des ieunefTes pafTées :
1 /• /• ^*^IPRÏT REÎRRCTC FANS
animus quod perdidit, optât, fin & .«E,& FE TEMPS:
Que l'enfance regarde deuant elle, la vieilieife derrière : eftoit-ce pas
ce que fîgnifioit le double vifage de Ianus l Les ans m'entraifnent vifage double de
s'ils veulent, mais à reculons : Autant que mes yeux peuuent reconnoiftre
cette belle faifon expirée, ie les y deftourne à fecouffes. Si elle
efchapc de mon fang & de mes veines, au moins n'en veux-ie defraciner
l'image de la mémoire.
hoc cflj QUI PEUT IOUÏR D'VNE
T T. 1 • • rC • r • VLE
EFCOULÉE , a VEFEU
ymere bu, njita, pofje pnore frui. DEUX FOIS. M»,r. i. o.
Platon ordonne aux vieillards d'affifter aux exercices, danfes, & ieux vieillards doimnt
delaieunelfe,pourfereiiouïrenautruy ,de la foupleffc& beauté du afrficraux ieux&
corps, qui n'eft plus en eux : &rappell er en leur fouuenance, la grâce exercices de la ieu-
&faueurdecétâgeverdi{fant. Et veut qu'en ces efbacs,FLS attribuent ne
Jf e
l'honneur de la victoire, au ieune homme, qui aura le plus efbaudy ÔC
>& pourquoy.
refioîiy, ôc plus grand nombre d'entre-eux. le marquois autrefois
les iours poifans ôc ténébreux, comme extraordinaires : Ceux-là font
tantoft les miens ordinaires : les extraordinaires font les beaux &ferains.
le m'envayau train de trelfaillir, comme d'vne nouuellefaueur,quand
aucune chofe nc me fait mal. Queie me chatouille,ie
ne puis tantoft plus arracher vnpauure rire de ce mefehant corps. le
ne m'efgaye qu'en fantafie&en fonge: pourdeftourner parrufe,le
chagrin de lavieillelfe: Mais certes il faudroit autre remède, qu'en
fonge. Foible luëte, de L'art contre la Nature. C'eft grand fimpleffe,
d'alonger ôc anticiper,comme chacun fait, les incommoditez
humaines: I'ayme mieux eftre moins long-temps vieil, qued'eftre
vieil, auant que de l'eftre. Iufques aux moindres occàfions de plaifir
que ie puis rencontrer,ie les empoigne : le cognois bien par ouïr
dire,plufieurs efpcces devoluptez prudentes, fortes ôc glorieufes:
mais l'opinion ne peut pas affez fur moy pour m'en mettre en appétit,
le ne les veux pas tant magnanimes , magnifiques ôc faftueuies,
,
N O U S
comme ie les veux douces, faciles ôc preftes. A natura difccdimtts : po- N ABANDONNONS
pulonosdamus3nuUiusreibonoaucfori. Maphilofophie eft enaction, en NET AU VULGAIRE & A FES
vfage naturel ôc prefent : peu en fantafie. Prinfl e-ie plaifir à ioiier aux 1*"»^SÔTER °' U
noifettes & à la toupie.
Non tombât enim rumores ante falutem. - 11
I a n m
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NE PREFEROITPAS LES
/ n i / 1 r 11 n- /T* • 1 1 r vains BRUITS AULALUT.
La volupté eftqualite peu ambitieule,elie s'ejtime allez riche de loy, cù.*offic.
fans y méfier le prix de la réputation :ôc s'ayme mieux à l'ombre. Il
faudroit donner le fouet à vn ieune homme, qui s'amuferoit à choiiir
legouftduvin, &des fauces. Il n'eft rien que i'ay e moins fccu,&
moins prifé:à cette heure ie l'apprens. l'en ay grand honte, mais
qu'y feroy-ie? I'ay encor plus de honte ôc de defpit, des occahons qui
m'y pouffent. C'eft à nous à refuer& baguenauder, ôc à la ieuneffe