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0| LIVRE SECOND. 305»
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t ks faire mettre cn croix, il les y cond emna, mais ce fut après les auoir
fait eftrangler. Philomon fon fecretaire,qui l'auoit voulu empoifon-
! ner, il ne le punit pas plus aigrement que d'vne mort fimple/ Sansdi-
^\ requiefteée Autheur Latin, qui ofe alléguer pour tefmoignàgede
clémence, de feulement nier ceux defquels on a efté offenfé : il eft aifé
à deuiner qu'il eft frappé des vilains & horribles exemples de cruauté,
que les tyrans Romains mirent en vfage. Quant à moy, èn la iufti- Execuiicns de infi­
ni ce mefme, tout ce qui eft au delà delà mort fimple, me femble pure ce
>àotuenteflre fim k cruauté : Et notamment à nous qui deurions auoir refpe&d'eriuoyer fa&fwiffKi"'
k les ames en bon eftat: ce qui ne fepeut, les ayant agitées & defef-
% peréespar tourmensinfupportables. Ces iours paffezvn foldat prifonnier,
ayant apperceu d'vne tour où il eftoit, que le peuple s'affemi,|
bloitcnlaplace, & que des charpentiers y drefîoierit leurs ouuralust
ges,creutque c'eftoit pour luy : & entré en la fefolution de fe tuer,-
,o netrouuanenquil'y peuft fecourir, qu'vn vieux clou de charrette;
lot rouillé, que la fortune luy offrit. Dequoy il fe donna premièrement
deux grands coups autour de la gorge:ma'is voy ât que ce auoit efté sà#
cil effed : bien-toft après il s'en donna vn tiers dans le ventre, où il Jailli
ml le clou fiché. Le premier de fes gardes, qui entra où il eftoit, le tro'uui
sm en cet eftat viuant encores : mais couché &c tout affoibly de fes coups,
.à Pour employer le temps auant qu'il defaillift, on fe hafta de luy proffl
noncerfafenrence. Laquelle ouïe,&voyant qu'il n'eftoit côndam-
[d né qu'à auoir la teftetrenchée; il femblareprendre vnnouueau couc,'
rage .-accepta du vin, qu'il auoit refufé : remercia fes iuges dé la doup
( ceur inefperée de leur condemnation. Qif il auoit prins party, d'ap-
0fl peller la mort, pour la^crainte d'vne mort plus aipre & infuppof-
^ table : ayant conceu opinion par les apprefts qu'il auoit veu faire
en la place, qu'on le voufift tourmenter de quelque horrible fupplice
: & fembla eftre deliuré de la mort, pour l'auoir changée. le
confeillerois que ces exemples de rigueur, par le moyen defquels on'
veut tenir le peuple en office ; s'exerçaifent contre les corps descriminels.Car
de les voir priuer de fepulture, de les voir bouillir & mettre
à quartiers, cela toucheroit quafi autant lê vulgaire",' que lespei-
% nés qu'on fait fournir aux viuans:quoy quepareffeëbjCe foit peu ou
^' rien .comme Dieu dit, ûui corpus occidunt 3 fi) pofteanon habcntquoâ fa
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Puis après ne peuuent
aant. Et les Poètes font lingulierement valoir 1 horreur decette pein- plu* a ue
faire, lhc.iz.
' turc, &audeffusdelamort:
, Heu reliquias femialTi retis 3 denudatk offibus'j Quelle-horreu
;P i r '. 1 /-r r H I • voir trainaffer vuame-
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ri • • rr » ^- 1 / r -r " • ^ • membres demy roftis
le me rencontray vn iour a Rome, lur le poinct qu on deraiioit Ca- de ce KoY, defnuez de
* tena, vn voleur infigne: on Feftrangla fans aucune émotion de l'af- deTgïTS"
fiftance, mais quand on vint à le mettre à quartiers, le bourreau ne Tbu
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t donnoit coup, que le peuple ne fuiuift d'vne voix plaihtiûe, & d'vne
exclamation, comme 11 chacutféùftprsfté fon fentiment àcette cha-
^ rongne. Il faut exercer ces inhumains excez"contré refcorce,nc*n
Per terram lame dchbutas fœde diuexarier. ment par terre, les