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H LIVRE TROISIESME? 73Ï
^ choinr pas : ou que tout à fait ie n'auray rien voulu faire. I'efcris mon
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H Lmre à peu d'hommes, Se à peu d'années. Si c'euft elfe vne matière de
^ durée,ill'euft fallu commettre à vn langage plus ferme : Selon la va-
U riation continuelle, qui a fuiuy le noitre iufques à cette heure, qui J
\ peut efperer que fa forme prefente foi t en vfage d'icy à cinquante ans?
H II efcoule tous les iours de nos mains: Se depuis queie vis, s'elt altéré
^ demoitié.Nous difons, qu'il eit à cette heure parfait. Autanten dit
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Vi du lien chaque fiecle. le n'ay garde de l'en tenir là tant qu'il fuira, Se
^tii s'ira difformant comme il fait. C'eft aux bons Se vtiles efcrits de le
%i clouer à eux; & ira fon crédit, félon la fortune de noitre eftat. Pouri\
tant ne crains-ie point d'y inférer plufieurs articles priuez, quicon-
,itt fument leur vfage entre les hommes qui viuent auiourd'huy,&qui
ici] touchent la particulière feience d'aucuns, quiy verront plusauant,
HP que de la commune intelligence. le neveux pas, aprestout, comme Mémoire des mf-
p, ie vois fouuent agiter la mémoire des trefpalfez, qu'on aille débat- FFJP^' NEDOLTE
me, tant : Il iugeoit,ilviuoit ainfi: il vouloitcecy: s'il euft parlé fur fa fin, *
vt| il euft dit, ileultdonné : ie le cognoiffois mieux que toutautre. Or
jj autant que la bien-feance me le per-met, ie fais icy fentir mes inclinap
( tions Se affections : mais plus librement Se plus volontiers, le fais-
^ ie de bouche, à quiconque defire en eftre informé. Tant y a qu'en
ces mémoires, fi on y regarde, on trouuera que i'ay tout dit, ou tout
deligné i Ce que ie ne puis exprimer, ie le monftre au doigt.
T7- • r • l n- • r • Car ces légers vertiges,
^ yerum ammo fatu bac ajcjtigia parua [agaci, tefbffifent adefcouurir
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Sunt, per qu* pofs cognojeere catera tutè : ^ ï^^pTfe
Ienelaifferienàdefîrer,&deuiner de moy. Sion doit s'enentrete- i
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nir,ie veux que ce foit véritablement Se îuftement.Ie reuiendrois volontiers
de l'autre monde,pour démentir celuy qui me formeroit autre
que ie n'eftois, fuft- ce pour m'honorer. Des viuans mefme,ie fens
qu'on parle toufiours autrement qu'ils ne font. Et fi à toute force ie
n'eulfe maintenu vn amy que i'ay perdu,on me l'eu ft defehiré en mil-
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lecontraires vifages. Pour acheuer de dire mes foibles humeurs : Pad- Zo*h ^uAdoit eftre
X uoiie qu'en voyageant, ien'arriue guère en logis ou ilnemepaffepar
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la fantaifie, fi i'y pourray eftre, Se malade Se mourant à mon aife : le
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ehofi engageant.
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veux eftre logé en lieu qui me foit bien particulier, fans bruit, non
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mauffade, ou fumeux, ou eftouffé. le cherche à natter lamort par ces
* friuolescirconftances. O-i pour mieux dire, à medefeharger de tout
* autre empeichement, afin que ie n'aye qu'à fonger à elle , qui me
sot poifera volontiers affez fans autre recharge. le veux qu'elle ait fa part
idil al'aifance &: commodité de ma vie :C'eneftvn grand lopin Se d'im-
'M portance, &efpere mes-huy qu'il nedefmentirapasle paffé. La mort Mort deâiuerfeifor.
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tfel a des formes plus aifées les vnes que les autres, Se prend diuerfes qua- & 1 ua
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lirez felonîafantaifiedechacun. Entrelesnaturelles, celle qui vient
d'affoibliffement Se appefantiffement, me femble molle Se douce.
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