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LIVRÉ SÈ'COND; 30;
branler. Or qu'il ne foit jplus beau d'empéfcher par viié haute Se diiiinerefolution
la naiifance des tentations, ,& de s'eftreformé à la vertu,
de manière que les femericesmefmes des vices en foient defracinées
; que d'empefcher à viue force leur progrez , Se s'eftant làifle
furprendreaux efmotions premières des pallions, s'armer Se fe bander
pour arrefter leur courte j Si les vaincre :6c que ce fécond effect
ne foit encore plus beau j que d'eftrefimplemènt garny d'vne naturefacile&debonnaire,&defgouftée
pair foy-mêfmé de la defbauche
& du vice; ie nepenfe point qu'il y ait douté. Car Cette tierce Se
dernière façon,il femble bié qu'elle rende vn homme innocertt,mais
non pas vertueux : exempt de mal faire , mais non aifez apte à bien
faire. Ioint ique cette condition eft 11 vdifine à l'imperfection & à.
lafoiblelTe,queienefçay pas bien comment en deriiefler les confins
&les diftinguer. Lesnoms rhèfmès de bonté & d'innocence, font à Bonté & innocence»
cette caufe aucunement noms de îriefpris. levoy queplufieurs ver-
n o m s
de^ne^m.
tus, comme la chafteté i fobrieté, Se tempérance ; peuuent arriuer à '
nous, par défaillance corporelle; La fermeté aux dangers ( fi fermeté
il la faut appeller) le mefpris dé la mOrt, la patience aux infortunes,
peuuent venir Se fe trduuent fouuent aux hommes, par faute
de bien iuger de tels accidens $ Se ne les conceuoir tels qu'ils font.
La faute dapprehenfion & la beftife } contrefont ainfi par fois les
effects vertueux. Comme i'ay veu fouueri t aduenir, qu'on a loué des Hommes loùtijie
hommes, de ce dequoy ils rrieritoient du blafme. Vn Seigneur Ira- cejecjuoy ils démet
lientenoit vne fois cepropos enrrïa prefence, au def-aùantage de fa e
f re
blafme^.
nation : Que lafub'tilité des Italiens,- Se la viuacité de leur corice- italiensfufoils&»
ptioneftoientfigrandes,qu'ilspreuoyoient les dangers Se accidens
en[e
» ri
conec-
quileurpouuoient aduenir., de fi loing; qu'il ne falloit pas troUuer ï Uom
-
effrange, fi O'ri les voyo'it fouuent à la guerre prouuoir à leurfeurté,
voire auant que d'auoirrecogrtu le péril : Que nous &lesEfpagnols,
quin'eftionspas fi fins; allions plus outre; Se qu'il nous falloit faire
voir à l'oeil Se toucher à la main , le danger auant que de nous en
effrayer; Se quelorSâufft nous n'auions plus de tenue : Mais que -Memans & Suif
ier$ &
les AUemauis ôdesSuyffes, plus grofïiers Se plus lourds,n'auoient pas ^UYfs°^ lefens de ferauifer, à peine, lors mefmes qu'ils eftoient accablez fous
les coups. Ccn'eftoitàraduertturequepoûrrire : Si eft-ilbien vray
qu'au meftier delà guerre, les apprentis fe iettent bien fouuent aux;
hazards y d'autre inconfideration qu'ils ne font après y auoir eftéef-
h
, • N'ignorant pas cç que
aUCleZ. , , • peut au premier coin-
—~ haud ignanis, quantum noua gloria in armis h^Sd^Tou!
r c des a
Et prxdulce decus primo certamïne poffit* , ^J^ " acs
-
Voila pourquoy quand on iuge d'vneadion particulière, il faut cori- Ja>cn particulière.
fiderer plufieurscircônftances, Se l'homme tout entier qui l'a pro- comme fe doit interduite,
auant la baptifer. Pour dire Vn mot de moy-mcfme : I'ay Ve'iï prêter.
quelquefois mesamitfapjfe'llefprudéce en rîioy,ce cjurcftô'itfortune/
àeftimer aduantage de courage Se de patience ce qui titoïi aduaii-"
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