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P R E F A C E .
ïcntcns 3paféc en vfage fixe 3 cpà eft l'vnique eftoille du Pôle 3 qui peut droitement
guider les Approbations populaires. Car le Peuple n'a garde de connoijlre
mefme 3 U valeur des tfyrits 3 manquant d'eff>rit : nydc mettre a prix 3 ou de f
fainementen ce\a3 Jne approbation ou authorité 3pour équitable quelle foit3 qui pour
eftre nouueïïe3 refte débatuë : puis qu'il ne fçauroit par ce mefme défaut d'eff?rit3 connoijlre
le poids des tenans f0 des ajfaillans en ce débat. Celuy qui gaigne multitu
d'admiratenrsparmy la commune3&defon iugement propre 3 ne peut pas ejlre grand:
puis que pourvoir beaucoup de bons iugcs3 ilfaut auoir beaucoup defemblables : outre
qu'il eftvray3que la fortune {0 la vertufauorifent rarement vn mefmefujet. Le
Peuple eft vnt foule d'aueugles ; quiconque fe vante de fon approbation 3 fe vante de
paroiflrc honnefte homme à qui ne le voidpas : adjouftons3 que c'cftvne efpece d'injure3d'cflrc
lotie de ceux que voks nevoudrie^pM rcjfembler. Qjfeft-ce que le dire d
prcfjc? (fi cettequeflron n eft défia trop vuidéeparles anciens) ce que nulle amefage ne
voudrait ny dire ny croire : qu'eft-ce que la rai fon ? le contrepoil defon opinion : f0
trouue la règle de bien viure auffi certaine 3 a fuir l'exemple ff) le fins du fecle } qu'a,
future la Philosophie où la Théologie. Il ne faut entrer che^Je Peuple spirituelleme
ou corporellementj que pour auoir leplaifrd'en fortir : or Peuple f0 vulgaire s'efenâ
ïufques la 3 qu'il eft en vn Eftat3 fur tout en nofirejaifon 3 moins de perfonnes entièrement
non vulgaire s 3 que de Princes 3pour rares que les Princes y fient. Ielairray
toutefois a Seneque 3 touchant 3 ce me femble 3 cette corde de la neantife populaire fia
charge de dire le refte mieux que moy. JCerxes contemplant fes dixfept cens mille hommes
Jcfcria de douleur3 fur ce que dans cent ans il n'en referait vn feulen vie. il nous
faudroit tous les iours faire vn cry bien diuers3furpareil nobre; de ce qu'il ne s'y trouueroitpas
a l'aduenture vn fàge3ny qui pis eft vn iufte. Tu deuincs de~fia3Leéleur3 que
ie veuxrechcrcherlcs eau fes dufoidrecueil3que noftre vulgairefit d'abord aux Sjfa'is:
mais trouuées3 ou non3 laiffons-la fes opinions; qui ne nous doiuent peut-eftrepas engendrer
plus de foucy3 hors lesfujets aufquels elles bleffent noftrefortune3 quelles engendrent
d'honneur a leur maiftre. Le Prouerbe eft tres-vray ; que s'il faut fouhaiter
de la louange 3c eft dc-ceux quifont louables. Certes ie rends à ce propos vn facrific
bon-heur3 qu'vnefifameufe ft)digne main que celle de Iuftus Lipfius3 ait ouuertpar
Efcrit publicjcs portes de la louange aux 2ffais:ft) en ce que la fortune l'a choifpour
en parler le premier de cette part3 elle a cefemble voulu luy déférer vnc prerogatiue de
fuffifance enfon ficelé ,& notts aduertirtous de l'efeouter comme noftre maiftre. L'admiration
dont ils me tranjfircntjors qu'ils me furent fortuitement mis en main aufor
tir de l'enfance 3m'alloitfaire reputervifionnaire .-fquclquvn pour mer emparer contre
vn tel reproche 3 7ie*meut defcouuert l'Eloge très-fage 3 que ce Flamand en auoit
rendu depuis quelques armées a leurAuthcur mon Pere. Lecleur3 ayant a defrerde
tcftre agreable3 ie me pare du beau titre àc cettealliance 3puifque ieviny point d'autre
ornement : ($f n'ay pas tort de ne vouloir appellcr que du nom paternel 3 celuy duquel
tout ce que iepuis auoir de bon en l'ameeftiffu. L autre qui me mit au Monde
mondejaftrc m arracha dés Ienfance3tres-bon Perc3orhéde vertus^ habile homm
auroit moins de ialoufiedefe void vnfccod3qu'iln auroit de gloire de s'en voirvn te
Le don du iugement eft U cfyofe du.Monde que les hommes pojfcdent de plus diuerfe
mefure: le plus digne auare prejentque Dieu leur face : leurperfcîion : Tous
biens 3oMy les cf etielsjleurfont inutiles 3ficettuy-là ne les mefnage:^ la vertu mefme