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y*4 ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
elfaya en ma prefencc de luy mettre en la bouche, il le mafchoitvn
peu, & le rendoit fans aualler: fes cris fcmbloient bien auoir quelque
chofe de particulier: il eftoit âgé de quatorze mois iuftement.
.AudeiTousdc fes tetins, il eftoit pris & collé à vn autre enfant, fans
tefte, &: qui auoit le conduit du dos eftoupé, le refte entier : car il auoit
bienvn bras plus court, mais il luy auoit efté rompu par accident,à
leur nailfance : ils eftoient ioints face à face, ôc comme fi vn plus petit
enfant en vouloit accoler vn plus gradelet. La iointure & l'efpace par
ou ils fe tenoicnt, n'eftoit que de quatre doigts, ou enuiron, en manière,
que fi vous retroufîiez cet enfant imparfait, vous voyiez au
deffous le nombril de l'autre: ainfi lacoufture fe faifoit entre les tetmz&c
fon nombril. Le nombril de l'imparfait nefe pouuoitvoir,
mais oiiy bien tout le refte de fon ventre. Voila comme ce quin'eftoit
pas attaché, comme bras, fe{hcr,cuiifes& ïambes, de cet imparfait
, demeuroient pendans ôc branlans fur l'autre, ôc luy pouuoit
aller fa longueur iufques à my-iambe. La nourrice nousadiouftoit,
qu'il vrinoit par tous les deux endroits: aufli eftoient les membres
de cet autre, nourris ôc viuans, Ôc en mefme poinct que les liens, fauf
qu'ils eftoient plus petits ôc menus. Ce double corps, ôc ces membres
diuers,ferapportans àvnefcule tefte,pourroient- bienfournir
de fauorablc progiloftiquc au Roy, de maintenir fous l'vnion dsfc*
loix, ces parts ôc pièces diuerfes de noftre eftat : Mais de peur que l'euenement
neledefmente, il vaut mieux lelaifferpaiferdeuanncaril
A f i n q u ' a p r c s qu'elles n'eft que de deuiner en chofes faites, Vt quum faaa font, mm ad con-
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s] iefluram aliquainterpretationereuocanwr: comme on dit d'Epimenides
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^ deuinoit à reculons. le vien de voir vn paftre en Medoc, de
Homme fans par- trente ans ouenuiron, qui n'a aucune monftre des parties génitales:
tiesgemtales. il a trois trous par où il rend fon eau inceffamment, il eft barbu, a de-
fir, ^'recherche l'attouchement des femmes. Ce que nous appelions
onj res aux om- m o nç\- r c s n c \ c f
ont p a s à jj i C U q n[ w o l (\ c n fimménfité de fon ou-
mes, ne le font pas . » . / ' * .
à Dieu. urage, 1 infinité des formes qu il y acompnnies. Et eit a croire, que
cette figure qui nous eftonne,fe rapporte ôc tient à quelque autre
figure de mefme genre,incognuàl'homme. De fa toute-fageffe,il
ne par t rien que bon, ôc commun, ôc réglé : mais nous n'en voyons
n n ' a d m i r e p a » « e pas l'affortiment ôc la relation. Quodcrebro