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j ennemie,pour lés aller LIVRE fortifier de SECOND: fa prefencc. Ayant trauerfe a Dyr- S4S
rhachium, auec de bien petites forces, & voyant que le refte de fon
armée, qu'il auoit laiffée a conduire à A n tonius, tardoit à le fuiure ; il
entreprit luy feul de repaffer la-mer par vne tres-grande tourmente:
& fe defroba pour aller reprendre le refte de fes forces : les ports de dela,
& toute la mer eftant faifis par Pompeius. Et quant aux entreprifes
qu'il a faites à main armée, il y en a plufieurs qui furpalfent enhazard
tout difeours de raifon militaire : car auec combien f o i b l e 9
moyens, entreprint-il de fubiuguer le Royaume d'Egypte : Se depuis
d'aller attaquer les forces de Scipion Se de Iuba, de dix parts plus
grandes que les fiennes ? Ces gens-là ont eu ie ne fçay quelle plus
qu'humaine confiance dclcur fortune:&difoit-il, qu'il falloitcxe- Csnpce p»s quhtt-
cuter, non pas confulter les hautes entrep&fes. Apres la bataille de
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Pharfale, comme il euft enuoy é fon armée deuant en A fie, & paffaft
auec vn feul vaifleau, le deftroit del'Hellefpont, il rencontra en mer
Lucius Caffius, auec dix gros nauires de guerre : il eut le courage non
feulement de l'attendre,mais de tirer droit vers luy,& le fommer de fc
rendre, Se cn vint à bout. Ayant entrepris ce furieux fiege d'Alexia,
où il y auoit quatre-vingts mille hommes de defenfe, toute la Gaule
s'eftant éleuée pour luy courre fus Se leuer lc*fiegc,& dreffé vne armée
de cent neuf mille cheuaux,& de deux cens quarâte mille hommes de
pied; quellehardieffe Se maniaclc confiance fut-ce, de n'en vouloir
pas abandonner fon entreprife,, & fc refôud're à deux il grandes diffi- -
cultez enfemble ? Lefquelles toutesfois il fouftint : Si après auoir gagné
cette grande bataille contre ceux de dehors, rengea bien-toftà
iamercy ceux qu'il tenoit enfermez. Il enaduint autant à Lucullus,
au fiege de Tigranocerta contre le Roy Tigrancs, mais d'vne condition
difpareille,veu la molleffe des ennemis, à qui Lucullus auoit af- Euenemem rare*
faire. le veux icy remarquer deux rares cuenemens Se extraordinaires, extraordinaire»
fur le fait de ce fiege d'Alexia:l'vn,qu« les Gaulois s'aflemblans pour
venir trouuer là Cefar,ay ans fait dénombrement de toutes leurs forces,refolurent
en leur confeihde retrancher vne bonne partie de cette
grandemultitude,depcurqu'ilsn'entombafTentenconfufio. Cet
exemple eft nouueau,de craindre à eftre trop : mais à le bien prendre,
il eft vray-£èmblable,quelecorpsd'vnc armée doit auoir vne^randeur
modérée, Se réglée à certaines bornes, foitpour la difficulté de
la nourrir, foit pour la difficulté de la conduire & tenir en ordre. Au ^*f»fi»e»«
r • « i • r/v r 1 / les en nombre de peu
moinsferoit-ilbienaifeavenhcrparcxemple,qucces armées mon- J
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ftrueufes en nombre, n'ont guère rien fait qui vaille. SuiuantlcdiredeCyrus
en Xenophon, ce n'eft pas le nombre des hommes,ains
lc nombre des bons hommes qui fait l'aduantage : Le demeurant feruant
plusdedeftourbicr quedefecours. Et Balazet prit le principal
fondementàfarefolutiondeliurer iournéeàTamburlan,côtrel'ad- tf omhre d'hommes
uis de tous fes Capitainesjfur ce que le nôbrc innombrable des hommes plànde conf^fon,
de fon ennemy luy donoit certaine cfperancç de confufion. Scander*-
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