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LIVRE TROIS I ES ME, co 7
\ d'autruy : tk les publies & les priuez- fe defmcflçnt auec ces gens-là.
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\ lesmojns tend^gs & plus naturelles alleurçs de noftre ame,ïont les
Il plus belles : les meilleures occupations, les moins efforcées. Mon
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Dieu, que la fagefte fait vn bon office à ceux, de qui efte range les de-
firsàleurpuiffance! Il n'eft point de plus vtile Science. Selon qu on f> u;jfmCe & fes i peut : c'eftoit le refrain & le mot faucuy de Socrates : Mot de grande propres de fus.
I fubftance : il faut adreffer tk arrefter nos defirs aux chofes les plus
\ aifées tk voifines. Ne m'eft-ce pas vne fotte humeur, de difeonuenir
] auec vn millier à qui ma fortune me ioint, de qui ie ne me puis paffer,
t} pour rnç tenir à vn ou deux, qui font hors de mon commerce: ou
j pluftoft à vn defir fantaftique, de chofe que ie ne puis recouurer ?
I Mes mœurs molles,ennemies de toute aigreur & afpreté, peuuent
I fùfément m'auoir defehargé d'enuies tk d'inimitiez : D'eftre-avmé, ie
I m dy,\nais de n'eftre point haï, iamais homme n'en donna plus d'oc*
cafiort : Cependant la froideur de ma conuerfation, m'a defrobé auec
raifon,la bien-vueillançede plufieurs,qui font excufables de l'interpréter
à autre, tk pire fens. le fuis très- capable d'acquérir & maintenir
des amitiez rares tk exquifes r D autant que ie me harpe auec fi
grande faim aux accointances qui l'eurejaneat à mon gouft, ie m'y
produits,ie m'y iette fi auidcment,quc ie ne faux pas aifémentde
m'y attacher, & de faire impreffiôn où ie donne: i'en ay fait fouuent
heureufe prcuue. Aux amitiez communes,ie fuis aucunement fterile
& froid : car mon aller n'eft pas naturel,» il n'eft à pleine voile. Outre
ce, que ma fortune m'ayant duit tk affriandé de ieuneffe, à vne amitié
feule & parfaite, m'a à laveritéaucunement defgoufté des autres :tk
trop imprimé en la fantafie, qu'elle eft befte de compagnie, non pas simuléa befle de
de troupe, comme difoit cet ancien. Auffi, que i'ay naturellement compagnie
peine à me communiquer à demy : tk auec modification, tk cette de troupe.
feruile prudence & foupçonneufe,qu'on nous ordonne, en la conuerfation
de ces amitiez nombreufes & imparfaites.Et nous l'ordonne-ion
principalement en ce temps, qu'il ne fe peut parler du Monique
dangereufement,oufauffiement. Sivôy^icbien pourtant,quc
qui a comme moy,pour fa fin,les commoditez de fa vie (ie dy les-comrnoditezeffentielles)
doit fuir comme la pefte, ces difficultez tk déli­
3non pas
cate fies d'humeur, le loùerois vn' ame à diuers eftages, qui fçache tk ^