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r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

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LIVRE TROISIESME. 7 A S<br />

chacun, les branles du Ciel: regardez au public: à la querelle de cettuy-là<br />

: au pouls d'vn tel : au teftament de cet autre : fomm,e regardez<br />

toufiours haut ou bas, ou à collé, oudeuant, ou derrière vous. Ce- Cognoijjkncedefqy.<br />

floit vn commandement paradoxe, que nous faifoit anciennement<br />

d ce Dieu à Delphes : Regardez dans vous, recognoiffez-vous, tenezvous<br />

à vous: Voftre efprit, ÔC voflre volonté, qui fe confomme ailleurs<br />

, ramenez-là en foy: vous vous efcoulez,vous vous refpandez:<br />

appilez-vous, fouftenez-vous: on vous trahit, on vous diflipe, on<br />

vous defrobe à vous. Voy-tu pas que ce Mon de tient toutes fes veiïes<br />

contraintes au dedans, tk fes yeux ouuerts à'fe contempler foy-mefme?<br />

C'eft toufiours vanité pour toy, dedans & dehors: mais elle eft<br />

moins vanité, quand elle eft moins eftenduë. Sauf toy, o homme, difoit<br />

ce Dieu, chaque chofe s'eftudi e la première, tk a félon fon befoin<br />

des limites à fes trauaux tk defirs. Il n'en eft vne feule fi vuide ôc neceffiteufequetoy,q,ui<br />

embraifesl'Vniuers : Tu es Iefcrutateurfanscognoilfance:<br />

lemagiftrat fans iurifdiction : tk après tout, le badin de<br />

la farce.<br />

T>e me/nagerfa 'volonté.<br />

CHAPITRE X.<br />

m<br />

ffme,recomman-<br />

V prix du commun des hommes, peu de chofes me<br />

touchent : ou pour mieux dire, me tiennent. Car c'eft<br />

raifon qu'elles touchent, pourueu qu'elles ne nous<br />

poiTedent pas.I'ay grand foin d'augmenter par eftude<br />

& par difeours, ce priuilege d'infenfibihté, qui eft naturellement<br />

bien auancé en moy. I'efpoufe, Ôc me pafiionne par confisquent,<br />

de peude chofes. I'ay laveuë claire : mais ie l'attache à peu<br />

d'objets : Le fens délicat tk mol: mais l'apprehenfion & l'application,<br />

ie I'ay dure Ôc fourde : le m'engage difficilement. Autant que ic puis<br />

ie inemployé tout à moy: Et en ce fujet mefme,ie briderois pour tant<br />

ôc fouftiendrois volontiers mon affection, qu'elle ne s'y plonge trop<br />

entière: puis-que c'eft vn fujet, que iepoffedeàla mercy d'autruy, ôc<br />

fur lequel la fortune a plus de droict que ie n'ay. De manière, que iufques<br />

à la fanté, que i'eilime tant, il me feroit befoin de ne la pas délirer^<br />

m'y adonner fi f urieufemet, que i'en trouue les maladies infupportables.<br />

On fe doit modérer entre la haine de la douleur,ôc l'amour Modération entre<br />

delà volupté. Et ordonne Platon vne moyenne route de vieentreles Udodew&leplM.<br />

deux. Mais aux affections qui me diftray ent de moy, tk attachent ail- f ir<br />

'<br />

leurs, à celles-là certes m'oppofe-ie de toute ma force. Mon opinion<br />

eft, qu'il fe faut prefter à autruy, ôc ne fe donner qu'à foy-mefme. Si<br />

ma volonté fe trouuoitaifée à s'hypothéquer tk à s'appliquer, ie n'y<br />

durerois pas : le fuis trop tendre, ôc par nature tk par viage,<br />

Rrr<br />

e e<br />

f ar<br />

^Uon.

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