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LIVRE SECOND. z 7$
uoir cette paflîon, dequoy on elnbraffe les enfans à peine encor naiz,
^ n ayans nyjnouuement enl'ame, ny forme rccognoiffable au corp s,
{î par où ils fe puifféht rendre aimables : Se ne les ay pas fouffert volontiers
nourrir près de moy. Vne vray e affection Se bien réglée, deuroit ^feSiion-yraye^
( naiftre, Se s'augmenter auec la cognoiffance qu'ils nous donnent bien réglée envers
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d'eux :& lors, s'ils le valent, la propenfion naturelle marchant quant lesenfans^mUe.
& quant la raifon, les chérir d'vne amitié vrayement paternelle : Se en
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iuger de mefme s'ils font autres, nous rendans toufiours à la raifon,
nonobftant la force naturelle. Il en va fort fouuent au contraire, Se
le plus communément nous nous fentons plus efmeus des trepignemcnSjieux
Se niaiferies puériles de nos enfans, que nous ne faifons
après, de leurs actions toutes formées : comme fi nous les auions aimez
pour noftre paffe-temps, ainfi que des guenons, non ainfi que
des hommes. ET tel fournit bien libéralement de ioiiets à leur enfance
, qui fe trouue refferré à la moindre defpenfe qu'il leur faut
eftans cnâge. Voire il fembleque la ialoufie que nous auons de les
voir paroiftre Se iouir du monde, quand nous fommes à mefme de le
quitter, nous rende plus efpargnarts Se reftrains enuerseux : Il nous
fafchequ'ils nous marchent fur les talons, comme pour nous folliciter
de fortir : ET fi nous auions à craindre cela, puis que l'ordre des
chofes porte qu'ils nepeuuent,à dire verité,eftre,ny viure, qu'aux
defpens de noftre eftre Se de noftre vie, nous ne deuions pas nous
méfier d'eftre pères. Quant à moy, ie trouue que C'eft cruauté Se iniuitice
de ne les receuoir au partage Se focieté de nos biens, Se compagnons
en l'intelligence de nos affaires domeftiques, quand ils en font
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capables, Se de ne retrancher&refferrer nos commoditez pour prou- Les pères dmuenl
'if uoirauxleurs, puis que nous les auons engendrez à CET effet. C'eft in- retricher leurscom-
* iuftice de voir qu'vn pere vieil, caffé, Se demy-mort, iouïffe feul à vn
• -\ r i i • - r cr • NI» o • noir a celles de lem
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! coin du royer, des biens qui lurhroient a I auancement Se entretien
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de plufieurs enfans : Se qu'il les laiffe cependant par faute de moyen,
^ perdre leurs meilleures années,fans fe pouffer au feruice public, Se
^ cognoiffance des hommes. Onlesiette au defefpoir de chercher par
& quelque voye, pour iniufte qu'elle foit, à prouuoir à leur befoin.
infanSt LI Comme i'ay veu de mon temps, plufieurs ieunes hommes de bonne Jeunes hommes fort
B! maifon, fi adonnez au larcin, que nulle correction ne les en pouuoit a
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CAL deftourner. l'en cognoisvn bien apparenté, à qui parla prière d'vn
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coi lien frerc, tres-honnefte Se braue Gentil-homme, ie parlay vne fois
iip pour CET effet. Il me refpondit & confeffa tout rondement,qu'il auoit
[il efté acheminé à cett' ordure par la rigueur & auarice de[fon pere jmais
lit qu'à prefent il y eftoit fi accouftumé,qu'il ne s'en pouuoit garder. ET
ciï lors il venoit d'eftre furpris cnlarrecin des bagues d'vne Dame, au le-
ÎDI uer de laquelle il s'eftoit trouue auec beaucoup d'autres. Il me FIT fou-
OPE uenir du conte que i'auois oiïy faire d'vn autre Gentil-homme, fi fait
IL Se façonné à ce beau meftier, du temps de fa ieuneffej que venant
SIC après à eftre maiftre de fes biens, délibéré d'abandonner ce trafiq,II