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Roys furmonte^
dtsRomains Jaijfe^
en la poffrfîion de
leurs Royaumes.
Kovsmelmes, Afin qu'ils enflent pour m. des
îcrumeni de ferunude.
Ttcit.
Royaume et Hon­
grie donné par So-
lyman.
Gouttes contrefit
tes de CxLus.
Hudc Tant peut de la l'art douleur, Se l'cgnoit
ijue Celius gouteux, ^ui ne le fei-
tuur plui. le
Mart.
$06 ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
vrayement raifon, comme il fit, d'enuoyer depuis dire au Sénat par
fes ambaifadeurs -, qu'il auoit receu leur ordonnance, de mefme refpe£t,
que fi elle fuft venue' des Dieux immortels. Tous les Royaumes
qu'Auguftc gaigria par droict de guerre,il les rendit à ceux qui les
auoient perdus, ou en fit prefentàdes eftrangers. Et fur ce propos
Tacitus parlant du Roy d'Angleterre Cogidunus, nous fait fentir
par vn merueilleux trait cette infinie puiffance : Les Romains (dit-il)
auoient accouftumé de toute ancienneté,de laiffer les Roysqu'ils
auoient furmontez, en la poffeflion de leurs Royaumes, fous leur authorité:
à ce qu'ils euffentdes Roys mefmcs, outils de femitude : P>
haberent inftrumenta feruitutis&rege$. Il eft vray-femblable,quc Soly-
man, à qui nous auons veu faire libéralité du Royaume de Hongrie,
& autres Eftats ,regardoit plus à cette confideration,qu'à celle qu'il
auoit accouftumé d'alléguer \ qu'il eftoit faoïil & chargé de tant de
Monarchies &c de domination, que fa vertu, ou celle de les anceftres,
luy auoient acquis.
ne contrefaire le malade.
CHAPITRE XXV.
L y a vn epigramme en Martial qui eft des bons, car il y
en a chez luy de toutes fortes : où il recite plaifamment
l'hiftoire de Cadius, qui pour fuir à faire la cour à quelques
Grands à Rome, fe trouuer à leur leuer, les afiifter &
les future, fit la mine d'auoir la goutte: & pour rendre fon exçufe
plus vray-femblablc, fe faifoit oindre les jambes, les auoit enueloppées,&
contrefaifoit entièrement le port & la contenance d'vn homme
goutteux. Enfin la fortune luy fi t ce plaifir de le rendre goutteux
tout à fait.
Tantum cura potcjl & ars doloris,
Deftitfingerc Cœlius podagram.
I'ay veu en quelque lieu d'Appian, ce me femble, vne pareille hiftoi­
I. y. ic
re : d'vn qui voulant efchapper aux profcnptions des triumvirs de
Rome, pour fedefrober de la cognoiffance de ceux qui le pourfuiuoient,fe
tenant caché & traueity,y adioufta encore cette inuention,
Borgnescontrefaits, de contrefaire le borgne: quand, il vint à recouurer vn peu plus de
e •f Eh-tellcmcnt pn- liberté,& qu'il voulut defraire l'emplâtre qu'il auoit long-tempspor-
Ut de la ~^eue.
té fur fon œil, il trouua que fa veue eftoit effectucllement perdue
fous ce mafquc. Il eft poffible que l'action de la veue s'eftoit hébétée,
pourauoirefté filong-tcmps fans exercice, tk que la force vifiue s'eftoit
toute rejettée en l'autre ceil : Car nous fentons euidemment que
l'œil que nous tenôs couucrt,renuoye à fon côpagnon quelque partie
de fon effet: en manière que celuy qui refte, s'en groffit &s'enenic:
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