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LIVRE SECOND. 4"
Je la Médecine fe débattre de noftre anatomie:
nJMulcibcr in Troiam, pro Troia flahat Apolio: Vnîcain fut contre
quand attendons-nous qu'ils en foient d'accord? Nous nous fom- ciie?r„jl°
mes plus voifins, que ne nous eft la blancheur de la neige, ou la pefanteur
de la pierre. Si l'homme ne fecognoift, comment cognoiftil
fes fondions &fes forces? Il n'eft pas à l'aduanture, que quelque
notice véritable ne loge chez nous, mais c'eft par hazard. Et dautant
que par mefme voye, mefme façon &: conduite, les erreurs fereçoiuent
en noftre ame; elle n'a pas dequoy les diftinguer,ny dequoy
"
choifir la venté du menfonge. Les Académiciens receuoient quel- inclination de iugeque
inclination de iugement, & trouuoient trop crud, de dire qu'il mentreceuèdes^
n'eltoit pas plus vray-femblable que la neige fuft blanche, que noire:
&que nous ne fuflions non plus alTeurez du mouuement d'vne pierre,
qui part de noftre main, que de celuy delà huidiefme Sphère. Et •
pour euiter cette difficulté & eftrangcté, qui ne peut à la venté loger
en noftre imagination,que mal-aifémenr, quoy qu'ils eftibliffent
que nous n'eftions aucunement capables de fçauoir,& que la vérité
eft engouffrée dans des profonds abyfmes,où la veuë humaine ne
peut pénétrer : fi aduoiioient-ils aucunes chofes eftre plus vray-femblablesque
les autres: & receuoient en leur iuge ment cette faculté,
de fepouuoir incliner pluftoftà vne apparence, qu'à vne autre. Us
luy permettoient cette propenlion, luy défendant toute refolution.
L'aduis desPyrrhonicns eft plus hardy, & quant & quant plus vrayfemblable.
Car cette inclination Académique, & cette propenlion
à vne proportion pluftoft qu'à vne autre; qu'eft-ce autre chofe que
la recognoilîance de quelque plus apparente vérité , en cette-cy
qu'en celle-là? Si noftre entendement eft capable de la forme,des
lineamens, du port,& du vifage ; de la vérité il la verroit entière,
auffi bien que demie,naiifante, & imparfaite. Cette apparence de
cademiciens,
venfimilitude , qui les fait prendre pluftoft à gauche qu'à droite, Vraye-femVanccs
augmentez-lancette once de veriiimilitude, qui incline la balance,
multipliez-là de cent, de mille onces; il enaduiendra en fin, que la
balance prendra party tout à fait,& arrefteravn choix & vne vérité
entière. Mais comment fe laiiTent-ils plier à la vray-femblance, s'ils
ne cognoiffentle vray?Comment cognoiffent-ils la femblance de ce,
dequoy ils ne cognoiffent pas l'effence ? Ou nous pouuons iuger tout
àfaitjOutoutàfait nous ne le pouuons pas. Si nos facultez intellectuelles
ôc fenfibles, font fans fondement &. fans pied, fi elles ne font
que noter &c venter ; pour néant lailfons-nous emporter noftre iugement
à aucune partie de leur opération, quelque apparence qu'elle
femble nous preienter.Et la plus feure affiete de noftre entendement,
desPynhomens.
& la plus heureufe,ce feroit celle-là , oùil fe maintiendroit raffis,
droit, inflexible, fans branle & fins agitation. Intervifa, vera, autfal- f^^l°^^
fa,, ad animi affenfum, nihil intercfl. Que les chofes ne logent pas chez tencesdes kns, hufcs
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nous en leur forme & en leur efknce, & ny racentleur entrée de
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, . que yrayss. Acini. qa.