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LIVRE S-ECOND.
Un Cafta fuo qladium cùm traderet Arria Pœto , Quand An-ia miroir
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Il eft bien plus vif en fon natureLôi d'vn fens plus riche:car & la pîay e
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&lamortdeionmary,&les hennés, tant s enraut qu elles luy poi- fcfouffre.ôPetus.c-eft
r rr > 11 • /X'1 r ;11 e • • qu'il faut que tu en fa-
laflent,qu elle en auoit elre la conieillere& promotrice : mais ayant ces autant, j**-»./.,.
faiteette haute & courageufe entreprinfe pour la feule commodité
defonmary, elle ne regarde qu'à luy, encore au dernier traict de fa
vie, & à luy ofter la crainte de la fuiure en mourant. Pa^tusfe frappa
tout foudain de ce mefme glaiue : honteux,àmon aduis,'d'auoir eu
befoin d'vn iî cher tk précieux enfeignement. Pompeia Paulina, ieune
& tres-noble Dame Romaine, auoit efpoufé Seneque, en fon extrême
vieillelfe. Néron, fon beau difciple,enuoyafesfatellites vers
M luy, pour luy dénoncer l'ordonnance de fa mort; ce qui fe faifoit en
cette manière. Quand les Empereurs Romains de ce temps, auoient % ar
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condamne quelque homme de qualité, ils luy mandoient par leurs condamnées Bm-
Officiers, de choifir quelque mort à fa pofte, tk de la prendre dans tel, pereunt
ou tel delay, qu'ils luy faifoient preferire félon la trempe de leur
cholere, tantoft plus preffé, tantoft plus long , luy donnant terme
^ pour difpofer pendant ce temps-là de fes affaires, tk quelquesfois
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luy oftant le moyen de ce faire, parla briefueté du temps : & h le con-
'* damné eftiïuoità leur ordonnance, ils menoient des gens propres à
l'executer,ouluy couppant les veines des bras, & des ïambes, ou luy
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failant aualler du poifon par force. Mais les perfonnes d'honneur
h'attendoient pas cette neceftîté, Se fe feruoient de leurs propres
J Médecins tk Chirurgiens à cet effeâ:. Seneque ouyt leur charge, Seneque tbndâmni
" d'vn vifage paifible&affeuré,&a£>res, demanda du papier pourfai- à mort par
ft refonteftament :ce queluy ayant efté refufé par le Capitaine, il fe
^ tournaversfesamisrPuisqueienefçaurois (leur dit-il ) vous lailfer
k autre chofe en recognoiffance de ce que ie vous dois, ievous laiife au
moins ce que i'ay déplus beau, à fçauoir l'image de mes mœurs &de
'é ma vie, laquelle ievous prie conferuer en voftre mémoire: afin qu'en
ai il cefaifant, vous acquériez la gloire de finceres tk véritables amis : Èt
lit quant tk quant,appaifant tantoft l'aigreur de la douleur qu'il leur
jfci voy oit fouffrir, par douces paroles, tantoft roidiflant fa voix pour les
en tâcet:Où font,difoit-il, ces beaux préceptes de la Philofophie?que
[ton font deuenuës les prouifions,que par tant d'années nous auions faU
îonF tes contre les accidens de la fortune? la cruauté de Néron nous eftoit»
0 elleincognue? que pouuions-nous attendre de celuy qui auoit tué fa
Icid mere& fon frère, finon qu'il fift encor mourir fongouuerneur, qui
0 l'a nourry&efleué? Apres auoir dit ces paroles en commun, il fede-
Néron,
ftournaàfafemme,&l'embralfaeftroitement,commepar la pefan-
{tf teur de la douleur elle defailloit de cœu r tk de forces, la pria de portef
Vn peu plus patiemment cet accident, pour l'amour de luy: luy die
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