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3n ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
der & 3 pluftoft mufer continuellement à la contemplation delà voûte celefte , & tequau
Ciel. m r toufiours lesyeux eileuez contre-mont, luy mit en fon paffage
quelque chofe à le faire broncher: pour l'aduertir qu'il feroit temps
d'amufer fon penfement aux chofes qui eftoient dans les nues, quand
il auroitpourueu à celles qui eftoient à fes pieds. Elle luy confeilloit
certes bien, de regarder pluftoft à foy qu'au Ciel : Car,comme dit De-
On obferue & recher- _ 1
mocritus par la bouche de Cicero,
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che les régions du ciel, Quod eft ante pedes, nemo Jpectat : cœli jcrutantur plaças.
Se perfonne ne void ce •» r • il i- • i • rC i
qui eft a Tes pieds. De Mais noltre condition porte, que la cognoiflance de ce que nous
auons entre mains, eft aulTîelloignée de nous, tk aulfi bienaudelftis
cognoifance des des nues, que celle des aftres : Comme dit Socrates en Platon, qu'à
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choies lire]entes iej- . ' r n , , , r , . r • t j
loio-nées des plus c
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e de la Philoiophie, on peut taire le reproche que
grades plnlofophies. fait cette femme à Thaïes ; qu'il ne void rien de ce qui eft deuant luy.
Car tout Philofophc ignore ce que fait fon voifin : ouy tk ce qu'il fait
luy-mefme, & ignore ce qu'ils font tous deux, ou belles, ouhom-
QueHescaufesrefre- mes. Ces gens icy, qui trouuent les raifons de Sebonde tropfoiblcs,
nent la mer qui régit & ^ o J 3
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tempère Tannée, fi les qui n'ignorent rien, qui p;ouuernent le Monde.qui fçauent tout :
Afttes errent & roulent 1
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deuv - mefmes, ou par J