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LIVRE PREMIER. ^
Les plus belliqueufes Nations en nos iours, font les plus groffieres&
ignorantes. Les Scythes, les Parthes,Tamburlan, nous feruent à cette
prcuue. Quand lesGotsrauagerentlaGrece,cequi fauua toutes
les Librairies d'eftre palTées au feu, ce fut vn d'entre eux qui fema cette
opinion; qu'ilfailloit laiffer ce meuble enticraux ennemis,propre
à lesdeftournerde l'exercice militaire, & amufer à des occupations
fedentaires & oyfiues. Quand noftre Roy Charles hui&iefme, quafi
fans tirer l'efpée du fourreau, fe veid maiftre du Royaume de Naples,
& d'vne bonne partie de la Tofcane, les Seigneurs de fafuitte attribuèrent
cette inefperée facilité de conquefte, à ce que les Princes &c
la Noblefle d'Italie s'amufoient plus à fe rendre ingénieux & fçauans,
que vigoureux & guerriers.
T>e l'injîimtion des enfans t a Madame Diane de Foix 3 Comtcjje
de Gurjon.
CHAPITRE XXV.
E ne vis iamais pere, pour boifé ou teigneux que fuft
fon fils, qui lailfaft de l'aduoiier : non pourtant, s'il n'eft
du tout enyuré de cett' affection, qu'il ne s'appcrçoiuc ^#; o w fa p e r e s
de fa défaillance : mais tant y a qu'il eft fien. Aufii moy, e n m s l emenfans.
ie voy mieux que tout autre, que ce font icy des refueries d'homme,
qui n'a goufté des Sciences que lacroufte première en fon enfance,
& n'en a retenu qu'vn gênerai & informe vifage: vn peu de chaque
chofe, de rien du tout, à la Françoife. Car en fomme, ie fçay qu'il y a
vneMedecine,vneIurifprudence, quatre parties en laMathematfque,
de groflierement ce a quoy elles vifent. Et à l'aduenture encore patentions des
fçay-ie la'prétention des Sciences en gênerai, au feruicc de noftre Sctaxes,
vie: mais d'y enfoncer plus auant,de m'eftre rongé les ongles à l'eftude
d'Ariftote monarque de la doctrine moderne, ou opiniaftré
après quelque Science,ie ne I'ay iamais fait:ny n'eft art dequoy ie
peulfe peindre feulement les premiers linéaments. Et n'eft enfant
des claffes moyennes, qui ne fe puiife dire plus fçauant que moy:
qui n'ay feulement pas dequoy l'examiner fur fa piemiere leçon.
Et fi l'on m'y force, ie fuis contraint alfez ineptement, d'en tirer
quelque matière de propos vniuerfel, fur quoy l'examine fon iugement
naturel : leçon qui leur eft autant incognue , comme à moy
laleur. Ien'aydrclfé commerce auec aucun Liure fohde, linon Plutarque
de Scneque, où ie puife comme les Danafdcs, rempliffant de
venant lans ceffe. l'en attache quelque chofe à ce papier, à moy, fi
peu que rien. L'FLftoire c'eft mon gibier en matière de Liures, ou
la Poe fie, que i'ay me d'vne particulière inclination : car, comme difoitCleantes,
tout ainfi que la voix contrainte dans l'eftroit can^l Similitude;
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