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4o 4 ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
Vicespwrfîiiu'ts de la vne confideration de merucilleux crédit au Monde : l'autre, que c'ef
diwnc iufiice, après v ne très-vtile imprelfion, commedit Platon, que les vices, quand
t/aller^ ^ l l s f c
defroberont de la veuë & cognoiiîance de l'humaine iuftice
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f ' meurent toufiours en butte à la diuine , qui les pourfuiura, voire >f.
homme
extrême- ap r c s j a m o r t des coulpables. Vn foin extrême tient l'homme d'à- ^
men joigneux ( a- j o n 2 ; e r forl eftre ; il y apourueu par toutes fes pièces. Pour la confer- ^
longerjon eftre. t> r \ r \ ^ r • i Jn
uacion du corps, iont les iepultures : pour la conleruation du nom, w
la gloire. Il a employé toute fon opinion à ferebaftir (impatient de *
fa fortune) tk à s'eftayer par fes inuentions. L'ame par fon trouble ^
& fa foibleife , ne fe pouuant tenir fur fon pied -, va queftant de 11111
toutes parts des confolations, efperances & fondemens , & des k
circonftances eftrangeres, où elle s'attache &fe plante. Etpourle-
gers & fantaftiques que fon inuention les luy forge , s'y repofe plus " f
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c u r e m c n c u e n
/ t l't'd r l ^ f°y>&phisvoIontiers. Maislesplusaheurtezàcet- ^
pnts°to*rTdesforce~s tefiiufte& claire perfuafion de l'immortalité de nos efprits
de laraifon humai- merueillecommeils CcCont trouuez courts & impuiffans à l'efta
ne. par leurs humaines forces. Somniajiint nondocentis 3fèd optantis 3 difoit 181
ce font refucriesdvn vnancien. L'homme peut recognoiftre par ce tefmoio-nage, qu'il
Acad.
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cfprit déniant, & non j • \i r 0 . 1 • 1 ,1 i r 1 r I
pas enfeignant. doit a la lortune ôc au rencontre, la vente quil delcouur
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' puis que lors mefme, qu'elle luy eft tombée en main,il n'a pas dequoy *
la faifir & la maintenir, tk que fa raifon n'a pas la force de s'en pre- ^
ualoir. Toutes chofes produites par noftre propre difeours&fiifri- ®
fance, autant vrayes que faulfes, font fujettes à incertitude & débat. M
C'eft pour le chaftiment de noftre fierté , ôdnftru&ion de noftre mi- su
ConfufondeUn- f ere& incapacité, que Dieu produifît le trouble, & la confufion de À
ciene tour de Babel, . ' i i . i i -r- r r r
1 a n c l e n n e t o u r
pourquoy produite de
de Babel. Tout ce que nous entreprenons lans ion ï
Dieu. affiliante, tout ee que nous voyons fans la lampe de fa grâce, ce n'eft
que vanité ôc folie :L'effence mefme de la vérité, qui eflvniforme&: ï;a
confiante, quand la fortune nous en donne la polfeffion, nous la ^
corrompons tk abaftardiffons par noftre foibleffe. Quelque train t
que l'homme prenne de foy, Dieu permet qu'il arriue toufiours à cette
mefme confufion,de laquelle il nous reprefente fi viuement l'ima- \&\
ge par le iufte chaftiement, dequoy il bâtit l'outrecuidance de Nem-
, , p ^ roth, tk anéantir les vaines entreprifes du baftiment de fa Pyramyde. i| c
Ieperdray la fageffe . . . V , / / T Jdes
fages, & reprouue- rerdamfapicntiam lapientium 3 &prudentiamprudcntiumreprobabo* Ladi- m
ray la prudéce des pru- r / i>- i- o ï l 1 -l i i / , n
Qui nous tiendroit, fi nous auions vn grain de connoiffance ? Ce
Celamefme.que la ve- _ T -
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rite nous foit cachée , baillot
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