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LIVRE SECOND. 4xS & à cette fantafie femble retirer cett' autre, del'ancien Py thagoras :
Nil admirari propè res eft vna, Numaci, Ne s'efmovmoi r de
c I ' , rr*. £ C .. 1 rien,& ne rien admift
prévue, ô cher
concerner hcu :
Solaquc quai pojjit jacere & Jeruare beatum. m, e
quieftlafindelafcaePyrrhoniene. Ariftoteattribue à magnani- bdïS^utfiïi
mité,n'admirer rien. Etdifoit Aixhefilas,les fouftenemens&l'eftat rc * • C" • l 1 1 CL 1 1 • - i r r e u y . H e r i.tp(t.
droit &: inflexible du îugement, eitre les biens,mais les conlentemens
ôc applications eftre les vices ôc les maux. Il eft vray qu'en ce
qu'il l'cftabliffoit par axiome certain,il fe départoit du Pyrrlionifme.
fees Pyrrhoniens, quand ils difent que le fouuerain bien c'eft l'Ata- ^-taraxiedes Pjrraxie,qui
eft l'immobilité du iugement,ils ne l'entendent pas dire
d'vne façon affirmatiue : mais le mefme branle de leur ame, qui leur
fait fuir les précipices, ôc fe mettre àcouuert du ferein, celuy-là mefme
leur prefente cette fantafie, & leur en fait refufer vne autre. Corn-
rhoniens^uecêft.
bien ie defire,que pendant que ie vis, ou quelque autre, ouIuftus IffjtM zipftm re-
LipftuSjle plus fçauant homme qui nous refte, d'vn efprit tres-poly
ôc iudicieux,vrayement germain à monTurnebus ; euft ôc la volonté,
ôc la fanté,& affez de repos, pour ramaffer cnvn regiftre, félon
leursdiuihons ôc leurs clalfes,lincerement &curicufement, autant
que nous y pouuons voir, les opinions de l'ancienne P hilofophie fur
le fujet de noftre eftre ôc de nos mœurs : leurs controuerfes : le crédit
&fuitte des pars: l'application de la vie des autheurs& fédérateurs, à
leurs préceptes, és accidens mémorables & exemplaires! Le bel ouurage&vtileque
ce feroit! Au demeurant, fi c'eft de nous que nous
tirons le règlement de nos mœurs, à quelle confufion nous reiettonsnous
? Car ce que noftre raifon nous y confeille de plus vray-fembla­
commandé,
ble, c'eft généralement à chacun, d'obéir aux loix de fon pais, corn- obéijfance deu'é de
meportel'aduisdeSocratesinfpiré (dit-il) d'vn confeil diuin. Et par chacune»*
là que veut-elle dire, finon que noftre deuoir n'a autre règle que fortuite
? La vérité doit auoir vn vifage pareil ôc vniuerfel. La droiture ôc
laiuftice,fi l'homme en cognoiffoit, qui euft corps ôc véritable efifence,il
ne l'attacheroit pas à la condition des couftumes de cette
contrée, ou de celle-là: ce ne feroit pas de la fantafie des Perfes ou
loix.
des Indes, que la vertu prendroit fa forme. Il n'eft rien fujet à plus Loix fiiettes à^ne
continuelle agitation que les loix. Depuis que iefuis nay, i'ay veu continuelle agita-
trois & quatre fois, rechanger celles des Anglois nos voifins, non tl
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feulement en fuiet politique, qui eft celuy qu'on veut difpenferde L o t x e s
y Anglo'n
. J r .1 > 1 r • • rr a ^ r • Jw le fuiet de la
conltance; mais au plus important lujetqui punie eitre, a lçauoir IWwn,pleine déliade
la Religion. Dequoy i'ay honte &defpit: d'autant plus que c'eft
vne nation, à laquelle ceux de mon quartier ont eu autrefois vne fî
priuée accointance,qu'il refte encore en ma maifonaucunes traces
de noftre ancien coufinage. Et chez nous icy, i'ay veu telle chofe
qui nous eftoit capitale, deuenir légitime : ôc nous qui en tenons
d'autres,fommes à mefmes,félon l'incertitude de la fortune guerrière
, d'eftre vn iour criminels de leze-maiefté humaine ôc diuine,
noftre iuftice tombant à la mercy de l'iniuftice: ôc en l'efpace
Nn iij
neté.