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LIVRE SECOND. 407
\[ q u e s au bout : tout ainfi comme, laffez tk trauaillez de lalongiie cour-
% fe de noftre vie, nous retombons en enfantillage. Voila les belles tk
•l certaines inftru&ions, que nous tirons de la Science humaine, furie
\ fujet de noftre ame. Il n'y a pas moins de témérité en ce qu'elle nous
l[ apprend des parties corporelles. Choififîàns-envn, ou deux exem-
IS pies: car autrement nous nous perdrions dans cette mer trouble tk
\ Vafte des erreurs médicinales. Sachons, fi on s'accorde au moins en
k Cecy; de quelle matière les hommes feproduifcnt les > r
ns des autres.
I Car quant à leur première production, ce n'eft pas merutTUle, fien Pro^n première
" • t> j i r LI *-A\CC deshsmmcsquelle,
IL chofe fi haute & ancienne, i entendement humain le troublejailli-
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i'd pe. ArchelaiislePhyficien, duquelSocrates fut le difciple tk le nïii
gnon, félon Ariftbxenus, difoit, tk les hommes tk les animaux auoir
li efté faits d'vn limon lai&cux, exprimé parla chaleur de la terre. Py- femence, que c eft.
thagoras dit noftre femence eftre l'efcume de ndftre meilleur fang:
Platon, l'efcoulemcnt de la moelle de l'efpine du dos : ce qu'il argumentedece,quecétendroitfefentlepremier
de la laffeté de la befongne
: Alcmeon, partie de la fubftance du cerueau : tk qu'il foit
ainfi, dit-il, les y eux troublent à ceux qui fe trauaillent outre mefure
à cet exercice : Democritus, vne fubftace extraite de toute la maffe
. corporelle:Epicurus,extraite de l'ame & du corps :Ariftote.,vn exerc-
, menttiréde l'aliment du fang le dernier qui s'efpâd en nos membres:
| autres., du fang,cuit tk digéré par la chaleur des genitoires:ce qu'ils iu->
t gent de ce qu'aux extrêmes efforts,on rend des gouttesde pur fangren
, quoy il femble qu'il y ait plus d'apparence,!! on peut tirer quelque ap-
| parece d'vne confufion Ci infinie.Or pour mener à effet cette femece, Semence, par que L
; cohienen font-ils d'opinions contraires? AriftotecV Democritus tie- moyens menée àefnentque
les femes n'ont point de fperme:&que ce n'eft qu'vne fueur
qu'elles élancent parla chaleur du plaifir& du mouuemét,qui ne fert r
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I denena lageneratio. Galenau contraire,& lesuuuas^queians la ren- u
femme,
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par Anto-
' contre des femences, la génération ne fe peut faire. Voila les Mede-
,| cins, les Philofophes, les Iurifconfultes, & les Théologiens, aux
prifes pelle-meflc auec nos femmes, fur la difpute, à quels termes les
I • femmes portent leur fruicl. Et moy ie fecours par l'exemple de moymefme,ceuxd'entre-eux,quimaintiennetlagro{feffc
d'onze mois.Le Groffèp d'~*n%e
^ monde eft bafty de cette expérience, il n'eft fi fimple femmelette qui -
m
^^umtenue.
nepuiffedire fon aduis fur toutes ces conteftations, & fi nous n'en
feaurions eftre d'accord. En voila affez pour vérifier que l'homme
J n'eft non plus inftruit de la cognoifïance de foy en la partie corporellequ'enlafpirituelle.
Nous l'auons propofé lny-mefme à foy, tk fa
J railon,a la railon* pourvoir ce qu elle nousen diroit. Iimclemble
affez auoir monftré combien peu elle s'entend en elle-mçfme. Et qu*
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nesentenden loy, en quoy lepeut-il entendre? Quaji vero menfu- n c f c m pas a mefui-c,
l
f ramvllius rei fojfït agerc, qui fuinefciat. Vrayement Protagoras nous ^mi^koK!
* encontoit de belles ^aifantl'homme la mefure de toutes chofes, qui Homme, mefme de
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ne feeut iamais feulement la fiennel Si ce n'eft luy, fa dignité ne per- toutes chofes.
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