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fa ESSAIS DE MICHEL DE MONTAIGNE,
tonde forte :& il y en acte moins croyables: Comme entre autres, ce ^,
, qu'il recite de Pyrrhus j que tout bleilé qu'il eftoit, il donna fi grand J<
coupd'efpéeà vnïien ennemy armé de toutes pièces, qu'il le lendit 1
du haut de la tefte iufques au bas, fi bien que le corps fe partit en deux L
v parts. En ion exemple , ie n'y trouue pas grand miracle, ny ne re- ^
c^ois l'cxcufc dequoy il couurc Plutarque , d'auoir adioufté ce mot ^
(comme on dit ) pour nous aduertir, & tenir en bride noftre \
créance. Car fi ce n'eft aux choies receuës par authorité & reue- ^
rence d'antiquité ou de religion, il n'euft Voulu ny receuoir luy- ^
mefme, ny nous propofer à croire chofes de foy incroyables : Et '
que ce mot ( comme on dit ) il nt l'employé pas en ce lieu pour ,
cet effecl;, il eft aifé à Voir : parce que luy-mèfme nous raconte {
Patience de là jeu- fleurs fur ce fujet de la patience des enfans Lacedemoniens, des J
nejfe de Lacedeme- exemples aduenus de fon temps plus mal-aifezàperfuader : Comme û e
celuy queCiceroatefmoigiié auilî auant luy, pour auoir, à ce qu'il
Enfans Laeedemo- dit, efté fur les lieux : Que iufques àleur temps, il fe trouuoit des cnmens
fouette\ de- fans c n c e c c c preuue de patience, à quoy on lcseflay oit deuant l'autel
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uant L Aute e ^ c Diane,
quifourfroient d'y eftre fouettez iufques à ce que lefano-
Diane. . , . . ri R, . r • • r &
leur couloir par tout, non iculement làns s elener, mais encores lans
gémir, & aucuns iufques a y lailfer volontairemet lâ vie. Et ce que
Plutarque auifi recite, auec Cent autres tefmoins, qu'au facrifice, vn B
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charbon ardent s'eftant edulé dans la manche d'vn enfant Laccdcmor ^°
nien, ainfi qu'il encenfoitj ilfelaiifabruîlertout le bras, iufques ace- M
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que la fenteur de la chair cuite en vint aux alliftans. Il n'eftoit rien félon
leur couftume, où il leur allaft plus de la réputation, ny dequoy
il eulfent à fouffrir plus de blafme& de honte, que d'eftre fur-
Zarronsfuvp.mhon- pri s c n l arrecin. le fuis ii imbu de la grandeur de ces hommes-là, que
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femble' point comme à Bodin, que fon con­
te foit incroyable, mais qud ie ne le trouue pas feulement rare & t)
; eftrange. L'hiftoirc Spartainë efl pleine de mille plusafpres exem- Ht
Zarrecinfort eh „ j c s ^ j u s r a r e s. c^ c ^ \ c e • x c o u t c miracle. Marcellinus recite «im
l>Jaçe entre les E