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y LIVRE TROISIESME. a$
C'eft chofe de qualité à peu près indifférente : tres-vtile acceffoireà
vne ame bien née 1
% fés,elleïesaggraue&fufToque,maffecruëc^
Au le les purifie volontiers , clarifie ôc fubtilife iufques à l'exinanitiom
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, pernicieux à vne autre ame, ôc dommageable. ,
tai[ t Ou pluftoft ,chofe detres-precieux vfage, qui ne fe laifle pas pof- clofe de
ml,té md
icfp federà vil prix: en quelque main, c'eft vnfceptre; en quelque autre, ^ 'f r£nte
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cctj vne marotte. Mais fuiuons. Quelle plus grande vi&oire attendezitItt(
vous, que d'apprendre à voftre enncmy, qu'il ne vous peut combat­
t r e ?
if Qil?nd vous gaignez l'aduantage de voftre propofition, c'eft la
^ vérité qui gaigne : quand vous gaignez l'aduantage de l'ordre & de la
conduitte, c'eft vous qui gaignez. Il m'eft aduis qu'en Platon ôc en
y Xenophon, Socrates difpute plus en faueur des difputans, qu'en fa-
| B ueur de la difpute ;ôc pour inftruireEuthydemus&Proragoras de la
cognoiffance de leur impertinence, plus que de l'impertinence de
leur art. Il empoigne lapremiere matière, commeceluy quiavne fin
y plus vtile que de l'efclai'rcir , à fçauoir efclaircir les efprits, qu'il
\ prend à manier ôc exercer. L'agitation ôc la cha'ffe eft proprement de
noftre gibier, nous ne fommes pas excufables de la.conduire mal ÔC
\ impertinemment: de faillir à la prife^ c'eft autre chofe. Car nous
fommes nais à quefter la vérité : il appartient de lapoffeder à vne plus
grande puiffance. Elle n'eft pas, comme difoit Democritus, cachée
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dans le fond des abyfmes, mais pluftoft eûeuée en,hauteur infinie cn
V£r^enet)e'et :
f la cognoiffance diuine. Le Monde n'eft qu'vne efcole d'mquifition. M o nde efcM d'm-
?
Ce n'eft pas à qui mettra dedans,mais à qui fera les plus belles courfes. qwfuion.
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Autant peut faire le fot, celuy qui dit vray,que celuy qui dit faux: car
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nous fommes fur la manière, lion fur la matière du dire. Monhu-
^ meur eft de regarder âutâtàlaforme qu'à la fubftance: autant àl'Adi3
uoeat qu'à lacaufe, comme Alcibiades ordonnoit qu'on fift. Et tous
k les iours m'amufe à lire en des Autheurs,fans foing de leur Science: y
«I cherchant leur façon, nbn leur fujet. Tout ainfi que ie pourfuisla communication des
il communication de quelque efprit fameux ^ nbn afin qu'il m'enfei- e^rtu fameux pour-
fi gne,maisafinqueielecbgnoifle,&quelec6gnôifiaht,s'illevaut,ie n&erdable.
ml, limite. Tout homme peut dire'véritablement j mais dire ordonnent!
ment, prudemment ôc fufnfamment, peu d'hommes le peduent.
i Par ainfi la fauffeté qui vient d'ignorance j ne moffenfe point: c'eft
U; l'ineptie. I'ay rompu plufieurs marchez qui m'eftoient vtiles, par
uni l'impertinence de la conteftation de ceux auec qui ie marchandois.
[I Ienem'efmeuspasvnefoisl'an, des fautes de ceux fur lefquels i'ay
M puiffance: mais fur le poinct delà beftife&opiniaftreté de leurs aile- . . rt , .
' • r o i r r „f~: o 1 - • i r ' Oomia trete en fes
u gâtions,excules&détentes,alnieres&brutales* nous iommestous ' i /
\W & . » N > > . propres fûtes,fatte
j£tj lesioursanousenprendreaiagorge.llsn entendent ny cequilcdit ^importuné.
^ ny pourquoy,&refpondent de mefme, c'eft pour defefperer. Iene
^ fens heurter rudement matefte,que pat vne autre tefte. Et entre plu-
^ ftoft en compofition auec le vice de mes gens, qu'auec leur témérité,
j[f leurimportunité&leurfottife. Qujlsfacicnt moins, pourueu qu'ils
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