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P R E F A C E .
ff-) nom montrera droiél vfage de cette-la. Certes les Sciences font de fi'facile acquifinon
&diflribution, queux-mcfines qui parlent, ft) deux mille autres dans Paris 3
feroient en trois ans dix mille doélcurs en toutes les parties de la doéîrine , quipeuuent
à leur compte mefme défaillira ceperfonnage ; langue Grecque , Grammaire 3 Phyfiquc
3 Metaphyfiiquc 3 Mathématique : maisie leur donne quinze 3 s ilspcuuent 3 s'amaffans
tous cnficmhlc 3 forger en lefface entière de le ur vie 3 ie nedy pasvn pareil efiprit
(GJF iugement; ouy bienfiulement 3vn eflritqui ait auffi bonne grâce a tympanifer
la Science, que cetmi- cy l'ignorance. Qulpeut trouuer telles Sciences de Collège 3 oùcommunes
3à dire 3 en cette haute'ffie d'entendement & de iugement 3 au cas, me fines
quelles luy manquaffent du tout ; finon celuy qui ne fçait que valent l'entendement
ny le iugement en autruy 3pource qu'il ne les poffede pas? Si la Science outre plus 3fiè
vante d'enrichir la fuffîfiance 3 la fiufififiance fievanteauffi d'auoir engendré la Science:
fif) le fiçauant ne porte pasfin talent par tout 3 ce que le fufififant fait : ny la Science ne
contrerollc iamais la fiufififiance : fifiait bien lafiufffance 3 la Science : l'inflruitdct
mefure s de fa force & defafoibleffe 3 non au reuers. De plus 3 l'effet de celle-là s'exprimefiouuent
a limiter^parfois à reeuferdu toutcelle-cy :dontnoflre Sageeficrit; que
le fuffifant efl fufififant à ignorer mefimes. Or ï appelle Sciences de Collège 3 ou communes,
ces difeiplines que ie viens de nommer 3 & toutes celles en vn mot qui fonthors la.
dificipline de îhomme {0 de la vie : cefl à dire hors la Morale, confifiant en la faculté
d'agir ,raifonncr fê) iuger droitement: doéîrine pour laquelle affifler &fleruiraprès
tout, les autres doélrines font forgées, ouellesle font auec nul ou peudefiruiél. Partant
quiconque la tient en haut degré,comme faifoit ce mefme perfonnage 3peut oublier
ou négliger toutes les autres, quand il luy plaira : qui s'appellent purs amufiemens
fcholafliques en ceux qui ignorent celle-cy : & fimples ornemens ($f adminicules en
ceux qui la fçauent, Alcibiadcs trouuantvn iour Periclcs empefché à drefificrles comptes
de fon adminiflration pourles rendre au peuple, iugea qu'ilfie dcuoitpluflofloccupera
chercher le moyende rien rendre point. Et combien donc a plus dignement fait,
que d'acquérir les Sciences vulgaires dont il efl queflion, celuy qui à releué fin efij>nt
a tel degré de hauteur parvne autre feule bien choifie, en luy dédiant tout ce fioin que
le commun desfçauans dififipe entre vlk ft) cette quantitéde fes compaignes; que le
manquement de celles-là ne luy peut apporter aucune imperfection ou perte,nyl'affiflance
aucun luflre, qu'il ne puiffie pertinemment négliger! (Sf qui fiait comprendre,
f$ faire comprendre en fuite à tout hommefiage, que cetteabflinencc ou négligence efl
bien fondée f Ceux qui apprennent ces doéîrines-la s'égalent à elles : celuy qui fait ce
tra\tde les négligera telle condition d'aduantage, s'efleuepardefifius elles : ^ Socrates
Monarque de lafageffie f0 du genre humain,êfieutpourfon partage cette efpece defitpiencc,fçauantc
aux mœurs,&par'toutailleursignorante 3&s'y borna toute fa vie.
Pour le regard de quelque s-vn s,qui veulent eflendre les effets de cette prétendue ignorance
de l'efpritdontnous parlons,iufiques au changement de quelques, termes vfite^ en
l'art vulgairement,libertinage defia méthode,fuite découfuède fes difeours,$manque
de relation des Chapitres auec leurs filtres mefimes parfois: s'ilsfont capables de croire
qu'vne tefle de ce calibre ait manquéparincapacitéà faire en cela, ce que tout efeolier
de ij.ans peut^fait; ie trouue qu ilsfiont fiplaifans à parler que ce fieroit dommage
de les faire taire. Ces meffieurs auec leursbelles animaduerfions ontvolontierscueilly
l'vne des branches de cette ignorance doélorale 3 laquelle mon Pere nous admrtit e^