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LIVRE TROISÏESME. s 4J
cident.en doit mes-huy auoir modéré l'aigreur : le voila tantoft paiTé
en couftume. Miferable paftion, qui acecy encore,d'eftre incommunicable.
Fors etiam noflris initiait quœflihus dures. ie fort d e f h i e en c o t e
C v i r r i t . . • ! » • • v n e oreille a j i o s p l a i n -
araquel amy oiez-vous her vos doléances: qui» s il ne s en rit, ne KS.C«.«.
s'en férue d'acheminement & dinftruc"tion,pour prendre luy-mefme
fa part àlacurée?Les aigreurs, comme les douceurs du mariage, fe ^' l r c w s à t i r y , A Y i a
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tiennent fecrettes parles fages : Et parmy les autres importunes côdi- ^{«uJT**
tionsquifetrouuétenluy,cette-cy,àvnhommeLngagcrcomme ie
fuis,eftdesprincipales:quelacouftume rende indecent& nuifible,
qu'on communique à perfonne tout ce qu'on en fçait, & qu'on en.
fent. De leur donner mefme confeil à elles, pour les dé^oufterdela
ialoufie, ce feroit temps perdu : leur elfcnce eft fi confite en foupçon,
en vanité, &en curiofité,quede les guanrpar voye légitime^
il ne faut pas l'efperer. Elles s'amendent fouhent de cet inconuenient,par
vne forme defanté, beaucoup plus à craindre que n'eft la
maladie mefme. Car comme il y a des enchantemens , qui ne fçauent
pasofterle mal,qu'en le rechargeant à vn autre , elles reiettent
ainfi volontiers cette fieureàleurs maris, quand elles la perdent.
Toutesfois à dire vray j le ne fçay fi on peut fourf. îr d'elles pis
*
que la ialoufie: C'eft la plus dangereufe de leurs conditions, comme Confie des femmes
de leurs membres ,1a telle. Pittacus difoit, que chacun auoit fon de- dangereufe.
faut : que le fien eftoit la mauuaife tefte de fa remme:hors cela,il s'efti- -, r
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meroitde tout point heureux. C'eft vn bien poifant inconuenient; maHua,
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duquel vnperfonnage fi mite j fifage, fi vaillant, fentoit tout l'eftat
defaviealteré:Qwé deuons-nous faire nous autres hommelets? Le
Sénat de Marfeille eut raifon d'intenner fa requelle à celuy quidemandoitpermiffionde
fe tuer, pour s'exempter de la tempefte de fâ
femme : car c'eft vn mal qui ne s'emporte iamais qu'en emportant la
pièce : tk qui n'a autie compofition qui vaille, que la fuitte ou la fouf-
'
france: quoy que toutes les deux très-difficiles. Celuy-là s'yenten- Mariageliendnffé
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doit ce me femble, qui dit qu'vn bon mariage fe dtefloit d'vne femme i
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aueugle,auec vn mary fourd.Regardons aufti que cette grande & vio-
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lente afpreté d'obligation que nous leur emoienons, ne produifc ' r .
i rr n. • ^ t\ r ^ r • > Il r i Femmes faite* plus
deux efteers contraires a noltre lin : a içauoir, qu elle aiguile les pour- yj, r//„ à ( e
red-epar
fuiuans, & face les femmes plus faciles à fe rendre. Car quant au l'el'igation emomte
premier poinct, montant le prix de la place, nous montons le prix & de leurs marn.
ie defir de la conquefte. Seroit ce pas Venus mefme, qui euft ainfi finement
haufte le cheuet à fa marchâdife, par le maquerelage des loixi
cognoilTant combien c'eft vn fot déduit, qui ne le feroit valoir pat
fantaifie&par cherté? Enfin c'eft toute chair de porc, quelafai.lfe
diuerfifie, comme difoit l'hofte de Flaminius. Cupidon eft vn Dieu
félon: Il fait fon ieu à luit ter la deuotion & la iuftice .C'eft fa gloire,
que fa puiftancechocque toute autre puiffance, & que toutes autres
règles cèdent aux fiennes.