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r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

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LIVRE PREMIER. 3 7<br />

horrible malTacreî Sieft-ceque la peur des voiles Egyptiennes, qui<br />

commençaient à les approcher, l'eftouffa de manière,qu'ON a remarqué<br />

qu'ils ne s'amuferent qu'àliafter les mariniers de TUUVENTCR, &<br />

de FE fauuer a coups d'auiron ; îuiques ace qu arriuez a Tyr, libres de<br />

crainte, ils eurent loy de tourner leur penfée à la perte qu'ils venoient<br />

de faire, & lafeher la bride aux lamentations & aux larmes, que cette<br />

autre plus forte paffion auoit fufpendues.<br />

Tum pauor fapientiam omnem mihi ex anima expectorai. AoW h peur arrache<br />

_ • n. ' L • .C 1 N I ^ A<br />

FATJCFL'C Se LA SRRAUICÉ<br />

Ceux qui auront elte bien trottez en quelque eitour de guerre ; tous hors'des plus P«fonbleffez<br />

encor & enfanglantez, on les rameine bien le lendemain à la tZZTnJl *<br />

charge. Mais ceux qui ont conceu quelque bonne peur des ennemis,<br />

vous ne les leur feriez pas feulement regarder en face. Ceux qui font<br />

enpreifante crainte de perdre leur bien, d'eftre exilez, d'eftre iubiuguez,<br />

viuent en continuelle engoiife, en perdent le boire, le manger,<br />

&le repos. Là où les pauures, les bannis, les ferfs, viuent fouuent<br />

auffi ioyeufement que les autres. Et tant de gens,qui de l'impatience<br />

des pointures de la peur, fe font pendus, noyez, & précipitez, nous<br />

ont bien appris qu'elle eft encores plus importune & plus infupportable<br />

que la mort. <strong>Les</strong> Grecs en recognoiffent vne autre efpece, qui Peur plus mfùpporeft<br />

outre l'erreur de noftre difeours: venant, difent-ils,fans caufe **Me pela port»<br />

apparente, & d'vne impulilô celefte. Des peuples entiers s'en voyent<br />

fouuent frappez, & des armées entières. Telle fut celle qui apporta<br />

à Cannage vne merueilleufe defolation. On n'y oyoit que cris^ &<br />

voix effrayées : on voyoit les habitans fortir de leurs maifons, comme<br />

à l'alarme, &c fe charger, bleffer &c entretuer les VNS les autres,<br />

comme fî ce fuffent ENNEMIS, qui vinlTent à occuper leur ville. Tout Terreurs paniques,<br />

y eftoit en defordre,&: en fureur : iufques à ce que par oraifons &c<br />

facrifices, ils euffent appaifé l'ire des Dieux. Ils nomment cela ter- OUID. MET. 1.<br />

reurs Paniques.<br />

Qujl ne faut iuger de noflre heur, qu'après la mort.<br />

C H A P I T R E XVIII.<br />

Cilicet vltima Jèmper<br />

Sxpectanda dies homini efl, dicîque beatus<br />

Ante obitum nemo,flupremâque funera débet.<br />

<strong>Les</strong> enfans fçauent le conte du Roy Crcefus à ce propos:<br />

lequel ayant efté pris par Cyrus, & condamné à<br />

lamort, fur le poindt de l'exécution, il s'eferia, O Solon,Solon : Cela<br />

rapporté à Cy rus, & s'eftant enquis que c'eftoit à dire, il luy fit entendre,<br />

qu'il verifioit lors à fes defpens 1 aduertiffement qu'autrefois<br />

luy auoit donné Solon: que les hommes,quelque beau vifageque<br />

fortune leur face, ne fe peuuent appeller heureux, iufques à ce qu'on<br />

leur ait veu paffer le dernier iour de leur vie, pour l'incertitude &<br />

D<br />

II faut que l'homme<br />

attende toufiours fou<br />

dernier IOUR : nul ne<br />

peut eftre dit heureux,<br />

auant l'heure dernière<br />

Se le poincî final du<br />

trcfpas. Ouid. Met.l.j.<br />

La mort feule luge<br />

de l'heur des bommes<br />

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