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S LIVRE TROISIE S M E. 7 4ï
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mant ou cn fuïant ? TS(JJ?il eft tant 'utile t quod in tranfituprofit. Si prendre ïi "'eft n'en c vtiie,
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des Liures, eftoit les apprendre : & files voir, eftoit les regarder : tk 6nV Jiï"^" F
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^ les parcourir, les failli'; i'aurois tortdeme faire dutoutfî ignorant
^ que ie dis. Puifque ie ne puis arrefter l'attention du Lecteur par le
^ poids : manco maie, s'il aduien t que ie l'arrefte par mon embrouilleure.
Voire mais,ilfe repentira par après de s'y eftre amufé. C'eft mommais
il s-'y fera toufiours amufé. Et puis il eft des humeurs comme cela, à
qui l'intelligence porte defdain: qui m'en eftimeront mieux de ce
4 qu'ils ne fçauront ce que ie dis : ils conclurontlaprofondeurdemon
'A fens,par l'obfcuritérLaquelle à parler en bonefcient,ie hay bien fort, obfcmtfyicieufe.
4 & l'euiterois,fi ie me fçauois euiter. Ariftote fe vante en quelque lieu,
de l'affecter. Vicieufeaffectation. Parce que la coupure fi fréquente
JIT des Chapitres dequoy i'vfois au commencement,m'a femble rompre
'\ l'attention auant qu'elle foit née, tk ladiffoudre : dédaignant s'y cou-
ILL cherpourfi peu,& fe recueillir :ie me fuis misa lesfaire plus longs „
lot| qui requièrent de la propofition & du loiiirafligné. En telle occupais
tion,quâdonne veutdonnervne feule heufe,on ne veut rien donner.
^ Et ne fait on rien pour celuy, pour qui on ne fait qu'autre chofe fai-
,]s fant. Iointqu'àl'aduentureay-ie quelque obligation particulière,à
H ne dire qu'à demy, à direconfufement, à dire difcordarrimét. le veux
{ donc mal à cette raifon trouble-fefte. Et ces projets extrauagans qui
J trauaillentlavie, tk ces opinions fi fines: fi elles ont de la vérité, iela
3 trouue trop cherc tk trop incommode. Au contraire, ie m'employe
B à faire valoir la vanité mefme, tk l'afnerie, fi elle m'apporte du plaifir.
Et me laiffe aller âmes inclinatiôs naturelles, fans les contreroller de
fi près. I'ay veu ailleurs des maifons ruinées, tk des ftatuës, tk du Ciel
& de la terre i ce font toufiours des hommes. Tout cela eft vray :tk fi
pourtant ne fçautois reUoir fi fouuent le tombeau de cette ville fi
grande tk fi puiffante, que ie ne l'admire &reuere. Le foin des morts
* nous eft en recommandation; Onay efté nourry dés mon enfance,
auec ceux icy : I'ay eu edgnoiffance des affaires de Rôme,long- temps
Itt
auant que ic I'ay e eue de ceux de ma maifon. le fçauois le Capitole&
fon plant, auant que ie fceuffeleLouure :& le Tibre âuant la Seine.
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I'ay eu plus en tefte, les conditions tk fortunede Lucullus, Metellus,
^ & Scipion, que ie n'ay d'aucuns hommes des fioftres. Ils fonttrefpaf-
FT fez: Si eft bien mon pere, aufli entièrement qu'eux : &: s'eft efloigné
^ de moy tk de la vie autant en dix-huict ans,que ceux-là ont fait en feilt
i zecens: duquel pourtant ie ne laiffe pas d'etubraffer & practiquer
f la mémoire, l'amitié tk focieté, d'vne parfaite vnion tk tres-viue.
SF Voirë, de mon humeur, ie me rends plus officieux enuers lestrefpaf-
$ fez : Ils ne s'aident plus, ils en requièrent ce me femble d'autant plus
îsfe monaide:La gratitude eftlàiuftemertt enfonluftre. Le bien-fait eft
$ moins richement afllgné, où il y a rétrogradation tk reflexion. Ar-
JIF chefîlaus vifitant Ctefibius malade,& le trouuant en pauure eftat,luy
i fourra tout bellement fous le eheuet du lict,de l'argent qu'il luy don-