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P R E F A C E .
^ DPN?5 : mais trois rai fous m ont forcée de les entreprendre : en premier lieu, cétdduanctment
de prés de moitié : fie condement, la beflije d'aine part du monde, qui croitbeau^
coup mieux la vérité fous la barbe chenue des vieux fiecles t f0 fous vn nom d'antique
(Sf pompekfe vogue : tiercement, l'interefl f$)prière des Imprimeurs. Leur mefme
prière expreffe ma contrainte 3 non pas de changer 3 o'ùy bien de rendre feulement
moins fequens en ce Liure 3 trois ou quatre mots à trauers champ de ranger U
jynta-xe d'autant de claufes : ces mots jans nulle confequence 3 comme aduerbes ou particules
3 qui leur fembloientvn peu reuefehes au goufi de quelques douillets du fieclc:
ces claufes fans aucune mutation de fens 3 mais feulement pour leur ofler certaine
dureté ou obficurité, qui fembloient naifire a taduenture de quelque ancienne erreur
d'impreffion, ou au pis aller de ce généreux mcfyris de telles niaiferies 3que leur Ouurier
ajfeéloit. le ne fuis pas fiinconfiderée ou ffacrilegue 3que de toucher en plus forts termes
que ceux-là, nyà mot nyà phrafe d'vn fiprécieuxOuurage : édifiéd ailleurs
de telle forte, que les mots $ la matière font confubflantiels, Si quclquvn prend la.
peine d'en faire vne confontationfurie vieil & bon exemplaire IN FOLIO , il pourra
dire quelle a efiéma religion en cela. Cependant il ri appartiendrait iamais à nul après
moy, d'y mettre la main à mefime intention, dautantque nul n'y apporterait ny mefimc
reuerenec ou retenue, ny mefme adueu de l'Autheur, ny me(me ^cle, nypeut-eflre
vne fi particulière cognoijfiance du Liure. En ce fieul poinélay-ie eflé hardie 3 de retrancher
quelque chofe d'vn pafifiage qui me regarde : a l'exemple de celuy qui mit fa
belle maifionpar terre, afin d'y mettre auec elle l'enuie qu'on luy en portait. Ioint que
ie veuxdejmentir maintenant & pour l'aduenir, par cette voye, ceux qui croyent y
cjucfi ce Liure me lo'ùoit moins 3 ie le cheriro'is f0 Jeruirois moins auffi.
Les Imprimeurs m'ont encore prefiée de tourner les pafifiage s Latins des Sffais 3fur
le defir qu'ils prétendent 3 queplufieurs ignorans de ce langage 3ont de les entendre. Ce
defir eflaffic^ crud : veu quvn Leéleurqui cognoifl ces paffagcsAà, rie fi pas plus prefi
de démefier bien à poinél l'Ouurage auquel ilsfiont enchaffe^, que celuy qui ne les cognoifl
pas,s'il riefi d'autre part ferré à glace. Néanmoins afin de feruirà l'vtilitédcs
mefimes Imprimeurs ou Libraires Je mefuis portée à les traduire. Si ïay rendu la Poefie
comme l'Oraifion 3 fous le fieulgenre de laprofe 3pourefireplusfidelle traduélrice 3 à
l'exeple d'autres verfions authorifées denoflrefiiecle; on peut dire,que ïay eflé-oulagée
de téps,non de jolicitude aiguë: la moins efipineufie f0ficabreufie circonflance et vne telle
Verfion efiant de la reprefenter envers. le le dis,parce que cette mafife,ou plutofl nuée
i$ moiffon d'Autheurs Latins, efl la crefme ft) la fleur choifie a deffiein, comme on
void,de l'Ouurage des plus excellens Sfcriuains, &pluselegansf0 riches de langage
comme d'inuention: adfiufions ,figure7éf$ fuccinéls. Or d'exprimer la conceptïo d'vn
grandOuurier, efloffée de telles qualité^ 'elocutio' ,f0 l'exprimer en vne langue inférieure
auec quelque grâce,vigueur {^f briefueté,but d'vn permet Traducteur,ce riefi
pas léger effort. Mais combien plus efl-ce, d'exprimerprés de dou^e cens pafifiage s de ce
qualibre, amples, médiocres ou petits! Or nonobflantma profie générale ,ie ri ay pas
lai fié de rendre en vn ou deux vers, les brefues fientences, ou autres traiéls d'efiite 3
ï entends ceux des Poètes : tant pourri eflre aflrainte par aucune religion, à renoncer
ce priuilege depajfierde la profie aux vers, que parce qu'ilsfiont plus faciles à retenir
quelle. Etfi la rithme de telles fentences eflparfois diuerfie, n'importe à l'oreille ,puis
quelle ne pafifie point le riobre de deux. ïay tournéd'autre part en vers, quelques pafi-
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