r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

LIVRE T R O I S I E S M E. 7 r >
lement en ce quelle leur touche en priué. Voila pourquoy ils s'en
picquent de paiTion particulière, 5c au delà de la iuftice 5c de laraifon
publique. Non tâ-m omnia njniuerfi3ûnamea,quœ aàquemquepertinent, chacun d'eux ne fe
y ~ T. r T 1> 1 r • piquoic pas tant contre
inguucarpebant. le veux que 1 aduantage loit pour nous: mais ie ne ies chofes en g .-rai.
U
forcené point, s'il ne l'eft. le me prens fermement au plus fain des ? ebieffô!ént
C
e C
a p S
am l
partis. Mais ie n'affecte pas qu'on me remarque fpecialement, enne- cull£1
my des autres, 5c outre la raifon générale. I'accufe merueilleufement
cette vicieufe forme d'opiner : Il eft de la Ligue, car il admire la grâce
de Monfleur de Guy fe : L'actiueté du Roy de Nauarre l'eftonne, il eft
Huguenot. Iltrpuuececy à dire aux mœurs du Roy ,ileftfcditieux
en fon cœur. Et ne conceday pas au Magiftrat mefme, qu'il euft raifon
de condamner vn Liure, pour auoir logé entre les meilleurs Poètes
de ce fiecle, vn hérétique. N'oferions-nous dire d'vn voleur, qu'il
-
a belle greuc ? Faut-il,li elle eft putain, qu'elle foit auffi punaife ? Aux
fiecles plus fages, reuoqua onlcfuperbetiltredeCapitolinus, qu'on T;itre j^ e rj, e ^
auoit auparauant donné a Marcus Manlius, comme conferuateur de capitolinus.
la religion&hberté publique? Eftouffa-on la mémoire de fa libéralité,
de fes faictsd'armes,& des recompenfes militaires octroyées à
favertu, parce qu'il .affecta depuis laRoyauté, au préjudice des loix
de fon pais ? S'ils ont prins en haine vn Aduocat, le lendemain il leur
deuient ineloquent. I'ay touché ailleurs le zele,qui pouffe des gens de
bien à femblables fautes. Pour moy,ic fçay bien dire: Il faitmefchammentcela,&vertueufement
cecy. De mefmc, aux prognoftiques
ou euenemens finiftres des affaires, ils veulent, que chacun en
fon party foit aueugle ou hebeté : que noftre perfuafton 5c iugement
férue non à la veiïté,mais au projet de noftre delir. le faudroy plûtoft
vers l'autre extrémité, tant ie crains que mon delir me fuborne. Ioint Facilitéespeuples
queie me deffievn peu tendrement, des chofes que ielouhaite. I'ay a
fe LA ER
'JT
M E N E R
veu de mon temps merueilles en l'indiferete 5c prodigieufe facilité ^
des peuples, à fe laiffer mener, 5c manier la créance 5c l'efperance où il
a pieu &feruy à leurs chefs: pardeifus cent mefeomptes, les vns fur
les autres : par deffus les fantofmes 5c les fonges. le ne m'eftonneplus
de ccux que les lingeries d'Apollonius 5c de Mahumed embufflerent.
Leur fens 5c entendement eft entièrement eftoufféenleur pailiom
Leur diferetion n'a plus d'autre choix, que ce qui leur rit, 5c qui con*
forte leur caufe. I'auoy remarqué fouuerainemcnt cela au premier
de nos partis fiebureux. Cet autre, qui eft nay depuis, en l'imitant, le
furmonte. Par où ie m'aduife, que c'eft vne qualité infcparable des
erreurs populaires. Apres la première qui part, les opinions s'entrepoulfent,
fuiuant le vent, comme les flots. On n'eft pas du corps, il
on s'en peut defdire: li on ne vogue le train commun. Mais certes on
fait tort aux partis iuftes, quand on les veut fecourirde fourbes. l'y
ay toufiours contredit. Ce moyen ne porte qu'enuers les telles malades.
Enuers les faines, il y a des voy es plus (eures, 5c non feulement
plus honneftes, à maintenir les courages, 5c exeufer les-accidens conm
a n t e r
'