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r - Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

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LIVRE PREMIER. zi 7<br />

nous, comme il y a de vanité, ny tant de malice comme de fotife:<br />

nous ne fommes pas fi pleins de mal comme d'inanité : nous ne fommes<br />

pas fi miferablcs comme nous fommes vils. Ainfi Diogenes, qui<br />

baguenaudoit à part foy, roulant fon tonneau, &hochantdu nezlc Mouches ou^efiei<br />

grand Alexandre, nous eftimant des mouches, ou des vcfïies pleines pleines délient,fe-<br />

de vent ; eftoit bien iuge plus aigre Se plus poignant, &c par confe-<br />

"De la vanité des paroles.<br />

CHAPITRE LL<br />

N Rhctoricien du temps paffé , difoit que fon meftief<br />

eftoit,de chofes petites les faire paroiftre Se trouuer grandes<br />

. C'eft vn cordonnier qui ferait faire de grands fouliers<br />

à vn petit pied. On luy euft fait donner le fouet en Sparte<br />

, de faire profeifion d'vn 5<br />

art pipereffe Se menfongerc : Et croy zthetoriqw>artpiqu'Archidamus<br />

qui en eftoit Roy,n'ouït pas fans eftonnement la t^'Jfi &**enfan+<br />

refponfe de Thucididez, auquel il s'enqueroit,qui eftoit plus fort l en<br />

à la luicte, ou Periclez ou luy : Cela, dit-il, feroit mal-aifé à vérifier:<br />

car quand ie I'ay porté par terre en luisant, il perfuadeàceux<br />

'<br />

l'ont vcu,qu il n'eft pas tombé,& le gaigne.Ceux qui mafquent Se Mafques & fards<br />

? ui<br />

ardét les femmes,font moins de mal : car c'eft chofe de peu de perte, des femmes %<br />

de ne les voir pas en leur naturel: là où ceux-cy font eftat de tromper,<br />

non pas nos yeux, mais noftre iugement, Se d'abaftardir Se corrompre<br />

l'effence des chofes. <strong>Les</strong> Republiques qui fe font maintenues<br />

envn eftat réglé&bien policé, comme laCretertfe ouLaccdcmonienne,elles<br />

n'ontpas fait grand compte d'Orateurs. Arifton définit orateursme$ri/è%s<br />

T,<br />

l o n D,0<br />

g enes<br />

'<br />

quent, plus iufte à mon humeur que Timon, celuy qui futfurnom- Timon }hdiffeurdel<br />

me le haïfïèur des hommes. Car ce qu'on hait, on le prend à cœur, hommes.<br />

Cettuy-cy nous fouhaitoit du mal, eftoit pafïïonnédu defir de noftre<br />

ruine,fuyoitnoftreconuerfation comme dangereufe,de mefichans,&de<br />

nature deprauée: l'autre nous eftimoit fi peu, que nous<br />

ne pourrions ny le troubler ,ny l'altérer par noftre contagion, nous<br />

laiffoit de compagnie,non pour la crainte, mais pour le defdain de<br />

noftre commerce : il ne nous eftimoit capables ny de bien ny de mal<br />

faire. De mefme marque fut la refponfe de Statilius, auquel Brutus<br />

parla pour le ioindteà la confpiration contre Cefanil trouual'entreprife<br />

iufte, mais il ne trouua pas les hommes dignes, pour lefquels<br />

onfe mift aucunement en peine: Conformément à ladifeiplinede<br />

Hegefias, qui difoit -, le fage ne deuoir rien faire que pour foy : dau- Sa~~ ^<br />

tantque,feul il eft digne, pour qui on face: EtàcelledeThcodorus; faire que pour foy,<br />

que c'eft iniuftice, que le fage fe hazarde pour le bien de fon païs, Se<br />

qu'il mette en perd la fageffe pour des fols. Noftre propre condition<br />

cft autant ridicule, que rifible.<br />

rien

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