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À <strong>Québec</strong>, jusqu'au début des années 1880, hommes et femmes évoluent encore très<br />

souvent dans des aires physiques d'échanges marchands hiérarchisés et séparées 135 . Cette<br />

ségrégation basée sur le sexe est cependant sur le point de disparaître au profit de nouvelles<br />

normes et conceptions relatives au marché public et <strong>à</strong> la revente de denrées alimentaires. Il<br />

semble que nous assistions <strong>à</strong> une forme de déréglementation des marchés avec l'abandon gra<strong>du</strong>el<br />

des clauses d'exclusivité de vente de certains pro<strong>du</strong>its réservés <strong>à</strong> certains groupes (bouchers,<br />

commerçants de lard, charcutiers et regrattiers). L'évolution des droits de vente des regrattiers<br />

s'avère fort éclairante <strong>à</strong> cet égard.<br />

Les regrattiers achètent des provisions de différentes sources et les revendent dans le but<br />

d'en tirer un profit\36. Les autorités de la ville distingue clairement deux types de regrattiers, un<br />

premier possède un permis annuel et loue un espace sur les marchés de la ville alors que le<br />

second groupe n'a pas de place réservée et paie un droit d'entrée quotidien. Bien que les<br />

règlements municipaux permettent aux regrattiers qui ont un bail de vendre de tout, y compris de<br />

passablement réussi, c'est que les commerçants soit des campagnes et des villes s'empressent de<br />

me donner les plus hauts prix ». L'italique est de nous. lA, vol 5, nO 6, 1882, p. 83.<br />

135 Dans son roman La terre paternelle, Patrice Lacombe décrit une famille paysanne prospère de<br />

la première moitié <strong>du</strong> XIX e siècle qui tous les vendredis attèle « une voiture chargée de toutes<br />

sortes de denrées, [et qui] venait prendre au marché sa place accoutumée. De retour <strong>à</strong> la maison,<br />

il y avait reddition des comptes en règle. Chauvin portait en recette le prix des grains, <strong>du</strong> fourrage<br />

et <strong>du</strong> bois qu'il avait ven<strong>du</strong>s; la mère, de son côté, rendait compte <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de son marché; le<br />

tout était supputé jusqu'<strong>à</strong> un sous près, et soigneusement enfermé dans un vieux coffre ... » p. 30.<br />

n nous semble que cette description reflète les us et coutumes concernant la division des espaces<br />

de marché en fonction <strong>du</strong> genre au début <strong>du</strong> XI Xe siècle. Les photos anciennes portant sur les<br />

marchés publics de <strong>Québec</strong> montrent une même division des espaces par genre jusqu'au début <strong>du</strong><br />

XX e siècle; les hommes vendant les grains et les animaux alors que les femmes sont<br />

généralement vues marchandant les petites pro<strong>du</strong>ctions.<br />

\36 Le règlement 203 <strong>du</strong> 28 avril 1868 définit les regrattiers comme suit: « Toute personne faisant<br />

métier ou in<strong>du</strong>strie d'acheter pour revendre comme denrée ou provision qui se vendent<br />

ordinairement sur les marchés, sera considéré comme regrattier ». A VQ, Inventaire analytique<br />

des règlements de la première série, Règlements municipaux, 1866-1930.<br />

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