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Rien ne semble indiquer que le célibat définitif des filles résulte d'une volonté avouée<br />

et concertée des parents qui auraient sciemment empêché le mariage de leurs filles 1 19. D'ailleurs,<br />

quelques-unes finissent par se marier malgré leur âge « avancé », ce qui laisse croire que les<br />

parents ne s'y opposent fondamentalement pas. Nous pensons plutôt que ces derniers, en vue<br />

d'établir les fils, imposent un effort collectif <strong>à</strong> tous les membres de la famille soumettant ainsi les<br />

intérêts de chacun <strong>à</strong> la nécessité d'offrir le meilleur établissement possible aux garçons. En<br />

contrôlant l'âge auquel les enfants entrent dans le mariage, les parents préservent ainsi la<br />

possibilité de mieux réaliser l'établissement des garçons.<br />

À cet égard, nous avons noté dans les testaments et les donations une répartition inégale<br />

des avoirs familiaux en faveur des garçons. Plusieurs documents légataires les avantagent<br />

spécifiquement dans un ratio de trois, jusqu'<strong>à</strong> quatre, voire dix pour un 120. Il semble que nous<br />

11 9 La situation rencontrée <strong>à</strong> Saint-Pierre est très différente de celle analysée par Anne-Lise Head­<br />

Koning pour la Suisse aux XVIIIe et XIX e siècles, où les aînés restaient célibataires pour faciliter<br />

la transmission intégrale de la terre au plus jeune de la famille. Nous n'avons pas rencontré un tel<br />

« sacrifice » parmi les familles étudiées, hormis les deux filles mariées d'Ombéline Ferland qui<br />

font donation entre vifs de leurs parts d 'héritage afin de faciliter l'établissement de leur frère sur<br />

la terre familiale de Saint-Pierre. Acte 735, 31 octobre 1897. Notaire Pierre Bouffard. Anne-Lise<br />

Head-Konig « La repro<strong>du</strong>ction familiale et sociale dans les campagnes helvétiques, XVIœ-XIX e<br />

siècle: systèmes extrêmes et modalité d'ajustement », dans Rolande Bonnain, Gérard Bouchard,<br />

Joseph Goy (dir.), Transmettre, hériter, succéder. La repro<strong>du</strong>ction familiale en milieu rural<br />

France-<strong>Québec</strong>, XVIIf-d siècles, LyonlParisNilleurbanne, Presses universitaires de Lyon et<br />

École des hautes études en sciences sociales: 387-399.<br />

120 Dans l'acte de donation de Philomène Gosselin en faveur de son fils François, les garçons<br />

reçoivent trois fois plus que les filles (pièce 296, 26 novembre 1893, notaire Pierre Bouffard);<br />

dans l'acte de donation entre Ombéline Ferland en faveur de Louis Ferland, les sœurs de Louis<br />

renoncent <strong>à</strong> leur héritage et en font donation <strong>à</strong> leur frère pour l'aider <strong>à</strong> reprendre la terre familiale<br />

(pièce 736, 31 octobre 1897, notaire Pierre Bouffard). Dans son testament <strong>du</strong> 13 avril 1849, Léon<br />

Aubin, père, époux de Scholastique Goulet, spécifie clairement que les filles reçoivent 50 $ alors<br />

que les fils ont 500 $ et que celui qui reprend la ferme, Léon Ignace reçoit, quant <strong>à</strong> lui, 1 000 $<br />

(pièce 745, notaire Pierre Gosselin). Bien que plusieurs testaments soient plus égalitaires, ils ne<br />

tiennent pas nécessairement compte des donations faites aux garçons en vue de les établir sur des<br />

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