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marché urbain encore incertain et d'une pro<strong>du</strong>ction agricole toujours tributaire d'une nature<br />

capricieuse et quelques fois sans merci. La « pluriactivité » de plusieurs familles avec des<br />

pro<strong>du</strong>ctions beurrières commerciales correspond <strong>à</strong> un idéal d'exploitation agricole, bien décrit<br />

dans l'historiographie, qui consiste <strong>à</strong> vendre le plus d'excédents pour le marché et d'y ré<strong>du</strong>ire au<br />

minimum ses achats. Cet idéal semble toujours profondément ancré dans la culture paysanne de<br />

la région de <strong>Québec</strong> en cette fin <strong>du</strong> XI Xe siècle.<br />

Ce dernier aspect nous ramène au rôle des fermières et de leurs filles <strong>à</strong> la fois<br />

responsables de petites pro<strong>du</strong>ctions tournées vers l'autoconsommation et de l'intensification des<br />

activités beurrières. Afin de mieux saisir leurs liens au marché, nous avons tenté de mieux cerner<br />

les circuits d'échange utilisés par ces familles pour écouler leur pro<strong>du</strong>ction domestique.<br />

Notre étude montre que les échanges marchands auquel participe le milieu rural sont<br />

fortement marqués par la dialectique <strong>du</strong> genre. Dans le cas des marchés publics de <strong>Québec</strong>, la<br />

vente <strong>du</strong> beurre s'effectue toujours par les fermières elles-mêmes. Encore dans les années 1860-<br />

1870, hommes et femmes évoluent très souvent dans des aires d'échanges marchands<br />

économiquement hiérarchisées et souvent séparées. Les fermières profitent de cette situation et<br />

perçoivent directement les revenus de « leur » beurre.<br />

La commercialisation des pro<strong>du</strong>ctions des fermières évolue rapidement dans les années<br />

1880 avec les regrattiers qui se mettent <strong>à</strong> la revente <strong>du</strong> beurre « frais ». Ces derniers viennent<br />

bousculer les anciens codes culturels associés au genre des pro<strong>du</strong>ctions sur la ferme en amenant<br />

des hommes (en dehors de la famille) <strong>à</strong> commercialiser directement une pro<strong>du</strong>ction féminine. Ils<br />

ne sont probablement pas les premiers, quelques épiciers les ont vraisemblablement devancés<br />

dans cette activité de revente. Les dernières décennies <strong>du</strong> XIX e siècle annoncent néanmoins une<br />

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