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peut supposer qu'un homme « bien établi » représente généralement un candidat de choix sur<br />

le marché matrimonial de l'île d'Orléans. Les filles de la famille dont l'âge dépasse les 25 ans ne<br />

semblent pas bénéficier d'un tel avantage sur le marché <strong>du</strong> mariage. Il nous semble que leur<br />

principale valeur sur ce marché reste leur jeune âge et leur capacité d'engendrer de nombreux<br />

enfants. Aussi, celles qui travaillent pour la famille jusque dans la trentaine paraissent éprouver<br />

plus de difficultés <strong>à</strong> trouver mari. Plusieurs d'entre elles voient donc cette période de célibat<br />

allongé se transformer en un état permanent. Les recensements nominatifs subséquents ont<br />

d'ailleurs permis de retracer plusieurs de ces sœurs célibataires travaillant désormais sous l'égide<br />

de leur frère qui a repris le « bien» liS.<br />

Gosselin se marient très rapidement. Et c'est une situation semblable que l'on retrouve chez<br />

Vénérande Gosselin et Louis Gagnon dont six des sept enfants se marieront relativement jeunes.<br />

118Rose et Théotiste Goulet; Flore Ferland; Julie et Orélie Ferland; Belzémire Goulet vivent<br />

toutes un célibat définitif (50 ans et plus). Nous avons exclu Marie Côté et Marie Ferland qui<br />

vivent aussi un célibat définitif mais auraient souffert d'un handicap selon les données des<br />

recensements. La surdité de la première ne devait cependant pas l'empêcher de travailler pour la<br />

famille. Danielle Gauvreau rapporte que de façon générale, on estime <strong>à</strong> un maximum de 10 % le<br />

célibat définitif en Nouvelle-France de même que pour le <strong>Québec</strong> <strong>du</strong>rant la seconde moitié <strong>du</strong><br />

XI Xe siècle. De ce pourcentage, plusieurs ont choisi une vocation religieuse ou encore de<br />

travailler <strong>à</strong> l'extérieur <strong>du</strong> foyer familial. Danielle Gauvreau, « Destin de femmes, destins de<br />

mères: images et réalités historiques de la maternité au <strong>Québec</strong> », Recherches sociographiques,<br />

vol. 32, no 3, 1991, p. 321-346. Diane Gervais dans son étude sur les pratiques successorales<br />

dans le comté de Verchères entre 1870 et 1950 avait également identifié une proportion de 10 %<br />

d'hommes vivant un célibat définitif. Gérard Bouchard, pour le Saguenay, parle de 4 <strong>à</strong> 6 % de<br />

célibat définitif, tant pour les hommes que pour les femmes entre 1838 et le milieu <strong>du</strong> XXe siècle,<br />

Quelques arpents d'Amérique, p. 257. La paroisse de Saint-Pierre compte 560 habitants en 1911<br />

répartis en 77 familles. Nous avons identifié 10 personnes vivant un célibat définitif, dont sept<br />

femmes et trois hommes. De ce nombre, il nous manque les indivi<strong>du</strong>s qui ont embrassé une<br />

vocation religieuse ou qui travaillent en dehors de Saint-Pierre et on peut penser qu' ils sont<br />

nombreux <strong>à</strong> le faire en raison de la proximité de <strong>Québec</strong>. Cette situation nous empêche de tirer<br />

quelque conclusion que ce soit. Toutefois, le nombre deux fois plus élevé, ici, de femmes tra<strong>du</strong>it<br />

vraisemblablement leur plus grande vulnérabilité économique et leur plus grande difficulté <strong>à</strong><br />

s'affranchir financièrement de leur famille.<br />

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