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transition culturelle dans la deuxième moitié <strong>du</strong> XIX e siècle, alors que des hommes se mettent<br />

<strong>à</strong> vendre des pro<strong>du</strong>its traditionnellement associés aux femmes l46 •<br />

Au même moment, les halles de marché effectuent gra<strong>du</strong>ellement la transition de marché<br />

de pro<strong>du</strong>cteurs <strong>à</strong> celui de commerçants et de transformateurs des denrées primaires l47 • Bouchers,<br />

regrattiers, commerçants de lard (charcutiers) et marchands de gros, dont certains œuvrent<br />

également dans le marché de détail et dont les magasins sont souvent situés autour des marchés<br />

publics, livrent tous une solide concurrence aux cultivateurs et leurs épouses puisqu'ils peuvent<br />

vendre <strong>à</strong> peu près les mêmes pro<strong>du</strong>its que ces derniers. Dans le cas <strong>du</strong> beurre « frais », les<br />

« regrattiers» occupent une part grandissante de ce marché dont disposaient les fermières<br />

auparavant. Toutefois, pour les fermières, la principale concurrence provient des beurreries qui,<br />

au tournant <strong>du</strong> siècle dernier, commencent <strong>à</strong> écouler leur pro<strong>du</strong>ction sur les marchés de <strong>Québec</strong>.<br />

La demande des consommateurs québécois pour des pro<strong>du</strong>its plus raffinés et des lieux de<br />

marché fermés, plus spécialisés et plus propres les amènent donc <strong>à</strong> déserter les marchés publics<br />

qui leur semblent appartenir <strong>à</strong> un autre siècle. Les bouchers, charcutiers et regrattiers, jadis bien<br />

146 Au tournant <strong>du</strong> siècle dernier, nous savons que très peu de femmes se prévalent des étaux et<br />

échoppes alloués par baux par la ville et que très peu obtiennent des permis de<br />

« regrattières ». Dans un grand livre (1897-1908), la ville conserve le nom de tous les bouchers,<br />

charcutiers et regrattiers œuvrant sur les marchés publics. Nous avons identifié très peu de<br />

femmes, ces dernières étant pratiquement exclues, selon les documents officiels, de cette sphère<br />

d'activités de la revente dans les halles et appentis au tournant <strong>du</strong> siècle. AVQ, QA5 3CC 158. Le<br />

règlement municipal 394 de 1905 mentionne toutefois que les regrattiers qui n'ont pas de bail<br />

pour un étal ou une échoppe peuvent néanmoins vendre sur le marché parmi les cultivateurs<br />

moyennant un droit d'entrée de 30 centins par jour. Il se pourrait donc que plusieurs<br />

« regrattières » aient maintenu leurs activités de revente. Les regrattières mériteraient <strong>à</strong> elles<br />

seules une étude beaucoup plus approfondie qui nous permettrait de mieux cerner les relations<br />

entre le genre et les marchés au XIX e siècle.<br />

147 Yves Bergeron, « Les anciennes halles et places de marché au <strong>Québec</strong>: Étude d'ethnologie<br />

appliquée » ...<br />

156

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