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Les fermières québécoises suivent donc le courant nord-américain qui les confine de<br />

plus en plus <strong>à</strong> un rôle domestique centré sur la maison et l'é<strong>du</strong>cation des enfants. Certes, elles<br />

continuent de préparer des pro<strong>du</strong>its domestiques comme le beurre, des confitures ou des<br />

conserves. Ce travail devient cependant socialement et économiquement invisible puisqu'il<br />

s'assimile progressivement <strong>à</strong> la tenue de maison. Plusieurs se rendent toujours <strong>à</strong> l'étable pour<br />

traire les vaches. Ces fermières ne perçoivent cependant plus cette tâche comme faisant vraiment<br />

partie de leur « travail »; elles ne font que « donner un coup de main» aux hommes de la famille.<br />

Leur « vrai» travail est de rester <strong>à</strong> la maison <strong>à</strong> s'occuper des enfants. Cette transformation est<br />

présentée comme une grande avancée pour les femmes. Le rédacteur <strong>du</strong> Journal d'Agriculture<br />

écrit en ces termes:<br />

Il Y a une trentaine d'années <strong>à</strong> peine, nos fermières accomplissaient<br />

encore une assez large part des travaux des champs. Depuis lors,<br />

grâce au perfectionnement des machines aratoires, la moissonneuse<br />

a remplacé les faucilles, etc., et nos ménagères ont été très<br />

heureuses de s'instruire et de limiter leur attention aux soins <strong>du</strong><br />

ménage, <strong>à</strong> la direction de la basse-cour et <strong>à</strong> l'entretien <strong>du</strong> jardin<br />

potager. Ce n'est d'ailleurs que depuis ce changement dans la<br />

sphère d'activité de la fermière que l'importance de son rôle a<br />

commencé <strong>à</strong> être connue et appréciée [sic] 157.<br />

À partir des années 1910 et 1920, la « reconnaissance» et « l'appréciation» <strong>du</strong> travail des<br />

fermières passe donc par la « domesticité ». Même les annonces publiées dans les journaux<br />

agricoles comme le Journal d 'Agriculture ne les représentent plus comme des pro<strong>du</strong>ctrices<br />

agricoles mais davantage comme des ménagères accomplies, dédiées aux soins de la famille<br />

(Figure 4-8).<br />

157 JA,vol. 24, nO 7,1921, p.128.<br />

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