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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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106 IOAnA FEODOROV<br />

Il semble donc que la version arabe du Divan aurait pu être lue par tous<br />

les croyants, chrétiens ou pas : premièrement, les serviteurs de Dieu, pieux<br />

et vertueux ; ensuite les gouvernants, mais aussi les gouvernés ; sûrement,<br />

les prêtres et les moines. le fait que le patriarche Athanase s’adressait, dans<br />

cet effort de traduction du grec, aux hiérarques et serviteurs de l’église<br />

démontre l’emprise de la langue arabe sur la littérature ecclésiastique<br />

syrienne du temps. Ceci est une information utile pour apprécier la situation<br />

de la culture arabe écrite en Syrie, au seuil du xVIII e siècle.<br />

Car [ce livre] est un remède pour toute maladie, une lumière pour tout<br />

aveugle16 , une épée à double tranchant, ou bien un globe entre deux<br />

pôles. tu ressentiras l’enthousiasme que j’ai ressenti et tu te sentiras<br />

emporté de même que je me sentis.<br />

Si l’épée à double tranchant (sayf dū famayni) est une référence<br />

au psaume 149, verset 6, le globe entre deux pôles évoque un passage<br />

de l’Avant-propos adressé par Dimitrie Cantemir à son frère, le prince<br />

Antioh : il y faisait référence aux polus arcticus et polus antarcticus, en<br />

citant le Repertorium morale de petrus Berchorius, t. V, p. 31 (De polo) 17 .<br />

l’argument de l’exemple personnel et l’aveu des sentiments vécus en lisant<br />

ce livre démontrent sa manière de s’adresser aux croyants de son diocèse,<br />

comme un pasteur qui prend bien soin de ses ouailles. Ceci est confirmé par<br />

la formule finale, qui renferme aussi la date de la fin de cet ouvrage et la<br />

formule habituelle de prière adressée à Dieu et au lecteur, en tant que juge,<br />

ici-bas, de la valeur de cette traduction.<br />

C’est pour ton profit que je me suis efforcé de le traduire et j’ai labouré<br />

pour le mettre par écrit18 , en cette année mille sept cent cinq de l’ère<br />

chrétienne. Je prie Dieu de m’accorder une juste récompense et toi, une<br />

prière sincère et bien reçue. Amen ! Fin.<br />

Il est toujours possible, comme le proposa déjà Virgil Cândea, que<br />

dabbās ait occulté le nom de l’auteur comme un geste de loyauté envers<br />

son protecteur et ami Constantin Brâncoveanu, qui était, apparemment,<br />

l’ennemi politique de Cantemir19 . Il semble évident que le patriarche<br />

16 Dans sa lettre adressée à l’auteur Cacavela affirmait : « (...) tu ne paressas pas,<br />

par contre, tu allumas dans la lampe de ce petit livre la chandelle du don et de l’instruction,<br />

que tu as en toi. » Le Divan, éd. CânDeA 1974, p. 118-119.<br />

17 Divanul, éd. Virgil CânDeA, éditions de l’Académie roumaine, Bucarest,<br />

1974, p. 106-107.<br />

18 Chez Cantemir : « Ceci donc, pour le mettre par écrit le labeur fut mien », dans<br />

Divanul, Carte către cetitoriu [Lettre au lecteur], éd. V. CânDeA 1974, p. 116-117.<br />

19 Voir toutefois chez Virgil CânDeA, Dimitrie Cantemir, omul şi opera la

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