LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

l’or et l’argent des aristocraties thraces, Ve–iiie s. av. J.-c. ... 497
par le travail de l’orfèvre, citons notamment l’application par touches de
feuilles d’or sur l’argent 24 , se mesure cependant, en terme social, au prestige
que de tels pièces et services devaient apporter à leurs propriétaires. Ces
objets constituent en effet des cadeaux d’exception et des éléments de la
magnificence royale ou aristocratique. Ils expriment en outre, par leur forme
et leur iconographie, la culture de leurs propriétaires et celles à laquelle ils
aspiraient : une partie de ces vases témoigne en effet de l’hellénisation, au
moins partielle, des élites locales.
Il est possible que les aristocraties de cette région, alors même qu’elles
étaient familiarisées avec l’instrument monétaire, aient eu longtemps
tendance à privilégier les pièces d’orfèvrerie comme objet de thésaurisation
et d’échange. par exemple, après l’arrêt dans les années 460 des frappes des
monnaies thraco-macédoniennes dont o. picard a montré qu’elles étaient
liées à la domination perse 25 , les riches mines de la région ont continué,
selon toute vraisemblance, d’être exploitées : le métal a probablement été
utilisé autrement, l’or et l’argent du pangée étant transformés en vases et
autres objets de luxe, voire en lingot mais nous n’avons aucun témoignage à
ce sujet. on a insisté sur une semblable utilisation des mines du pangée par
philippe II lui-même quand il a fait la conquête de la région, en particulier
parce qu’il a attendu quelques années après avoir pris le contrôle de ces
mines pour frapper des monnaies d’or 26 .
l’association plusieurs fois constatée entre un certain type de vase et un
poids donné prouve que le métal était pesé et compté selon un étalon donné
avant que l’orfèvre ne le transforme 27 . toutefois la méthode qui consiste à
peser l’objet, puis à diviser son poids par tel ou tel étalon monétaire afin de
voir si cela correspond à un chiffre « rond », ne permet pas, lorsqu’il n’y
a pas d’inscription, de tirer des conclusions définitives 28 . les inventaires
24 C’est le cas d’une partie des vases de rogozen, et de ceux trésor de Borovo par
exemple.
25 Cf. o. pICArD (2000)
26 philippe II prend le contrôle des mines d’or Crénidès dès 357 ses premières
monnaies frappées dans ce métal ne sont attestées qu’en 352, cf. M. B. hAtzopouloS
(1991). MontGoMery (1985), p. 42-43, a insisté sur le fait que l’or du pangée aurait
dans un premier temps été exploité pour la fabrication d’objets funéraires et autres objets
de luxe. Dans le même sens, voir G. le rIDer, (1992), p. 52.
27 Cf. supra, n. 22.
28 C’est la méthode appliquée par M. VlCKerS, « persian, thracian and Greek
Gold and Silver: questions of Metrology », Achaemenid History VI, Asia Minor and
Egypt: Old cultures in a New Empire, Proceedings of the Groningen 1988 Achaemenid
History Workshop, ed. par h. SAnCISI-WeerDenBurG et A. Kuhrt, leiden (1991),
p. 31-39, qui n’hésite d’ailleurs pas à comparer la métrologie de l’or et de l’argent aux
spéculations sur les dimensions du temple de Salomon (p.31).