LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

464 ALBAnA META
les événements se sont déroulés, ni dans quelle mesure la présence continue
des romains dans la cité a pu affecter l’activité de l’atelier monétaire à
Dyrrachion. nous n’avons pas non plus de sources écrites qui peuvent nous
renseigner sur les détails de « l’amitié » entre la cité et les romains. Mais
que ces dernières émissions de drachmes aient circulé parallèlement aux
deniers romains n’est pas fortuit. la coïncidence des lieux de trouvailles
des deux monnayages ainsi que leur présence jumelée dans les trésors
le prouve. Après l’étude des trésors albanais et balkaniques, nous avons
constaté que ces émissions ont été frappées pendant une brève période
de temps et qu’après avoir été introduites dans la circulation régionale,
elles ont continué à y circuler jusqu’aux années 40 du Ier siècle et même
quelques années après.
ensuite, dès qu’un/plusieurs types monétaires s’introduisent dans une
région, il y a d’autres facteurs qui rendent possible sa/leur distribution dans
un vaste le territoire. Ainsi, il est important de porter à l’attention le fait
qu’en marge des troupes militaires, suivent grand nombre de marchands
et d’hommes d’affaires dont l’objectif est de commercer dans les diverses
régions traversées. plusieurs exemples dans le monde grec montrent
bien que l’armée était souvent suivie d’une caravane de marchands qui
exerçaient leurs activités 52 . etant donné que les ports d’Apollonia et de
Dyrrachion étaient les portes d’entrée des romains dans les Balkans,
on peut en déduire que ces marchands pouvaient utiliser aussi bien les
drachmes des deux cités pour leurs activités. A cela il faut ajouter aussi que
les pillages faits par les combattants 53 des deux camps étaient vendu sur les
marchés, ce qui provoquait le mouvement de l’argent.
rappelons aussi que l’armée, pendant les campagnes, a besoin d’être
nourrie, ce qui fait d’elle une consommatrice de biens, dont l’achat
nécessite la monnaie 54 . tout cela faisait circuler la monnaie. Il n’est donc
pas étonnant de trouver des drachmes de Dyrrachion et d’Apollonia dans
les territoires de guerres. tout cela expliquerait pourquoi les lieux de
trouvailles ne se situent pas près des grandes routes de commerce mais
52 Jean-Chistophe CouVenheS, « la place de l’armée dans l’économie
hellénistique : quelques considérations sur la condition matérielle et financière du soldat
et son usage dans les marchés », dans Approches de l’économie hellénistique, Entretiens
d’archéologie et d’histoire, Saint-Bertrand-de-Comminges, 6-7 mai 2004, p. 418-419.
53 François De CAllAtAŸ, « Armies poorly paid in coins (the Anabasis of the
ten-thousands) and coins for soldiers poorly transformed by the markets (the hellenistic
thasian type tetradrachms) in ancient Greece », From mints to markets : the mechanisms of
coin transformation in ancient times, Revue Belge de Numismatique et de Sigillographie,
155 (2009), p. 57.
54 Ibid., p. 55-56.