23.06.2013 Views

LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Grecs et thraces : conflits et intégration... 483<br />

pas, que leur image chez les thraces devait faire état : la maîtrise par les<br />

nouveaux arrivants de la technologie de la mer apportait une ouverture<br />

commerciale bénéfique aux habitants du pays, que confirme les traces<br />

archéologiques laissées par l’importation de produits grecs. De fait<br />

l’image que les rares indications qu’hérodote ou thucydide donnent des<br />

relations entre les cités grecques de la côte et les princes de l’intérieur, nous<br />

présentent celles-ci en position d’infériorité, pour ne pas dire de clients, au<br />

V e siècle. Au IV e s., la supériorité militaire des rois thraces dans leur région<br />

se confirme et Athènes n’est plus en mesure d’empêcher l’obligation faite<br />

aux cités de la côte de payer tribut. D’autre part, le récit de l’engagement de<br />

xénophon au service de Seuthès, Anabase, VII, 2-6, ou celui de la carrière<br />

d’Iphicrate au service des rois odryses chez Cornelius nepos et Athénée<br />

contrebalancent de manière très intéressante les premières attestations de<br />

l’enrôlement de guerriers thraces dans des opérations militaires de la guerre<br />

du péloponnèse : il s’en dégage, somme toute, un tableau plutôt équilibré<br />

du rapport des forces, chacun dominant dans sa sphère, ce qui n’empêche<br />

pas des échanges nombreux.<br />

l’historiographie – du moins l’historiographie moderne – change avec<br />

le règne de philippe II. le Macédonien est présenté comme un conquérant<br />

remportant succès sur succès, au point de se rendre maître du pays thrace,<br />

du moins jusqu’à la chaîne des Balkans, puisque Alexandre pourra se<br />

targuer de faire mieux que son père en atteignant le Danube. un livre de<br />

vulgarisation comme celui de J.-n. Corvisier, Philippe II de Macédoine<br />

(2002), est caractéristique de cette tendance : les quelques pages que<br />

l’auteur consacre à l’action de philippe II en thrace ne parlent que de<br />

prises de ville, de conquêtes, d’extension du contrôle militaire du pays,<br />

sans envisager les problèmes politiques. Cependant, les pays thraces (dans<br />

des limites géographiques qu’il est difficile de préciser) sont constitués en<br />

stratégie sous l’autorité suprême du roi, et des contingents thraces nombreux<br />

sont engagés dans les troupes d’Alexandre partie à la conquête de l’empire<br />

perse. Après la mort du Conquérant, lysimaque se charge de la stratégie<br />

thrace dont il fait le point de départ de la formation d’un royaume qui<br />

englobera la Macédoine et l’Asie Mineure, jusqu’à ce que le problème du<br />

choix du successeur en entraîne la disparition.<br />

Aussitôt après la mort de lysimaque et l’assassinat de son vainqueur,<br />

Séleucos I, l’invasion galate de 280, dont les effets sont mal connus dans<br />

les pays thraces, en dehors de la fondation du royaume de tylis, annihilent<br />

les constructions politiques des rois de Macédoine. notons seulement la<br />

constance de la présence d’unités thraces dans les armées hellénistiques<br />

au III e siècle. C’est le peuple non grec le plus souvent mentionné dans les

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!