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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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504 ALIÉnOR RUFIn SO<strong>LA</strong>S<br />

est qu’on comprend mal pourquoi philippe se serait aventuré avec un butin<br />

si précieux dans cette région dangereuse, avant d’avoir pu en soumettre<br />

les différentes tribus guerrières 53 , s’il n’avait pas eu l’intention de le<br />

redistribuer 54 . Difficile à prouver en l’absence de témoignage littéraire,<br />

cette hypothèse s’accorderait toutefois avec la réputation de philippe 55 et la<br />

politique de recrutement de guerriers thraces qu’il a mise en oeuvre grâce à<br />

la collaboration des chefs locaux. entre le moment où ces vases ont quitté le<br />

trésor royal des odryses et leur enfouissement par leur dernier propriétaire,<br />

l’histoire de ces vases nous échappe en grande partie, et nous n’ignorons<br />

pas que s’ils ont pu être distribués comme cadeaux, ils peuvent aussi avoir<br />

été ensuite pillés, partagés comme butin, offerts, volés de nouveau, etc.<br />

Il est cependant incontestable qu’une partie des richesses des odryses est<br />

revenue à des thraces de la plaine danubienne. Ces trésors renforcent donc,<br />

par leur composition et leur répartition, les conclusions qui doivent être<br />

tirées de l’existence de riches tombes aristocratiques loin de l’ancien centre<br />

du pouvoir odryse après le milieu du IV e siècle : ont émergé, dans l’intérieur<br />

de la thrace, des aristocraties qui semblent avoir profité, au moins pour un<br />

temps, de la guerre que philippe II a menée, peut-être avec leur aide, contre<br />

les odryses.<br />

Cette redistribution des richesses conduit en effet à s’interroger sur les<br />

rapports entretenus entre les aristocraties locales et le pouvoir macédonien.<br />

Il peut être aventureux de faire un parallèle entre le somptueux service<br />

de panaguristhe et la grande quantité d’or qui, manifestement entre les<br />

mains des guerriers thraces qui ont servi Alexandre en Asie, a circulé sous<br />

la forme de statères depuis les ateliers de lampsaque et d’Abydos vers<br />

façon que le coup traversa son corps et que son cheval fut tué. Alors que tous le croyaient<br />

mort, le butin fut abandonné. Ainsi les biens des Scythes, comme des dépouilles maudites,<br />

faillirent être cause de deuil pour les Macédoniens. » (traduction M.-p. ArnAuDlInDet).<br />

53 K. yorDAnoV (voir note 36) a souligné que philippe ne se serait pas encombré<br />

de la trésorerie odryse dans sa campagne contre Athéas. D’ailleurs, la maîtrise de la voie<br />

royale au sud – future Via egnatia – fut sans doute une de ses priorités, avant qu’il ne<br />

s’enfonce vers l’intérieur de la thrace.<br />

54 Déjà, M. tAtCheVA considérait qu’une partie des trésors odryses pillés par<br />

philippe II avait dû rester dans le nord de la Bulgarie, et que les trésors d’Aghigiol et de<br />

Borovo contenaient probablement des cadeaux envoyés par philippe II à ses nouveaux<br />

alliés : M. tAtCheVA, « problèmes et opinions sur l’interprétation historique du trésor<br />

de rogozen » (en bulgare), Istoriceski Pregled 12, (1986).<br />

55 Cf. Diodore xVI, 8, 7, à propos de l’utilisation qu’il fit de l’or extrait des mines<br />

de Crénidès.

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