LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

Relations militaires des tribus de la région Thraco-Macédonienne... 589
mélangées avec des monnaies d’une multitude des provenances diverses –
ne constitue pas la preuve d’existence du commerce entre les régions
représentées et l’egypte, mais plutôt le contraire ! 10
Si ces monnaies n’étaient, donc, pas frappées ayant comme but primaire
la facilitation du commerce, quelle était leur destination ? pour répondre à
cette question, il faudra prendre en compte deux constatations : la première
est que la frappe des monnaies triballes semble avoir commencé aux
environs de 500 av. J.-C. à l’instant qu’un nouveau facteur s’introduit aux
régions au nord de l’egée : l’armée perse, en se préparant pour l’invasion
du Sud de la Grèce, à conquis toute le littorale nord de l’egée, vers 513 et
y installe des troupes. Cette coïncidence du début de frappe avec la venue
des perses, renforcé par le fait que la majorité des trésors qui contiennent
des monnaies « thraco-macédoniennes » ont été trouvés dans le territoire de
l’empire perse, suggérait que c’était les perses, probablement exigeant un
tribut de la part des peuples conquis, qui se trouvent derrière l’apparition
de ces monnaies.
néanmoins, si nous acceptions que c’est la présence perse qui est à
la racine de la frappe des monnaies par les tribus, il reste une question à
répondre : pourquoi les tribus plus à l’est frappent sur un étalon différent
de celui des tribus plus à l’ouest ? pour répondre, il faudra examiner la
production monétaire des tribus à l’ouest, c’est-à-dire celle des Derroniens,
des Bisaltes et des edoniens, en traçant aussi des indices relatives aux
relations militaires que ces tribus entretenaient avec l’appareille militaire
des perses et plus tard avec la présence militaire Grec.
De hérodote (V, 17) on apprend que les perses sous Megabaze ont
conquis la paeonie jusqu’ai lac prasias. Ceux qui habitaient « autour de
pangée », n’étaient pas, par contre, soumis au moins « au début » (οὐκ
ἐχειρώθησαν ἀρχήν). hérodote passe sous silence la sorte finale des tribus
entre le pangée et le royaume de Macédoine, expliquant par contre que
les perses ont envoyé des émissaires pour demander « terre et eau »
d’Amyntas de Macédoine. néanmoins cette « ἀρχήν » laisse sous-entendre
qu’eux aussi, étaient, à la fin subjugués, d’une façon ou d’une autre aux
perses. Bien qu’on ne connait pas les conditions de cette soumission des
paeoniens de l’ouest, ni quand elle est arrivé, nous pouvons le combiner
avec l’évidence numismatique et avoir une indication sur les raisons
derrière l’existence de deux étalons dites « thraco-macédoniennes ».
les paeoniens de l’est, c’est-à-dire ceux qui se trouvent face à thasos,
étaient toujours influencés par cette île importante, adoptant un étalon
similaire à celle de thasos. l’influence thasienne ne s’étendait pas,
10 Contra lIAMpI, op. cit., voir supra n. 1.