LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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civiles. nous pensons que les passages répétés des armées romaines dans le
territoire des deux cités a été fondamental pour la distribution des drachmes
dans les Balkans. nous ne doutons pas qu’entre les deux cités et les territoires
au nord de la région il y a eu des contacts, même avant la présence romaine
dans la péninsule, il n’y a pas de doute non plus sur le fait que les drachmes
étaient probablement connues pour ces peuples avant même la pénétration
romaine. Mais ce sont les conflits militaires continus qui ont rendu possible
le mouvement massif et intense du monnayage.
un des facteurs déterminants qui a influencé directement la distribution
des drachmes de Dyrrachion et d’Apollonia dans les Balkans est le besoin
de payer la solde de l’armée 43 . Il est crucial à cet égard de souligner que
la région est caractérisée par l’emploi d’hommes dans les différentes
armées comme mercenaires 44 . Il s’agit de peuples guerriers, qui vendent
leurs services militaires à plusieurs dynastes et chefs, selon les besoins
du moment. Il suffit de noter comment les divers peuples s’engageaient
aux côtés de l’un ou l’autre des acteurs de la guerre pendant les conflits 45 .
nous n’avons pas de raisons d’exclure les Illyriens de ce tableau. leur
apparition dans les batailles contre ou du côté de rome (on fait référence ici
surtout aux tribus illyriennes du nord, dans le voisinage des thraces et des
Daces, la situation étant différente dans l’Illyrie Méridionale pendant cette
période) ne fait que témoigner de leur implication militaire (les trouvailles
numismatiques – monnaies des mêmes types ayant circulé dans toute la
région – dans le territoire des Dalmates, des liburnes, des Ardiaei, des
pannones nous renseignent sur leur participation dans les combats).
nous avons cherché les sources littéraires et trouvé plusieurs cas où les
Illyriens sont cités pour avoir vendu leurs services comme mercenaires. le
premier concerne le III siècle, quand ils sont mentionnés, parmi d’autres
peuples, comme faisant partie des troupes mercenaires du koinon achaien 46 .
le deuxième, date de l’an 231 quand la Macédoine « loue » leurs services
pour protéger l’Acarnanie contre les attaques des etoliens 47 . Dans deux
43 Colin M. KrAAy, « Greek coinage and war », Ancient coins of the Graeco-
Roman world : The Nickle Numismatic Papers, ed. 1984, p. 3-18.
44 Shpresa GJonGeCAJ, olivier pICArD, « Drachmes… », p. 148.
45 olivier pICArD, thasische tetradrachmen und die Balkankriege im ersten
Jahrhundert v. Chr. », Kriegskosten und Kriegsfinanzierung, Fr. Burrer – h. Müller hrsg.
(WBG. Darmstadt), p. 181.
46 Catherine GrAnDJeAn, « Guerre et monnaie en Grèce ancienne », Economie
antique. La guerre dans les économies antiques, Entretiens d’archéologie et d’histoire,
Saint-Bertrand-de-Comminges, 2000, p. 318.
47 Jean-louis FerrAry, Rome, les Balkans, la Grèce et l’Orient au IIe siècle av.
J.-C., paris (1978), p. 733.