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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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La position du Ministère des Affaires Étrangères de la Roumanie... 317<br />

dernière instance, du caractère national des pays où ils vivaient. en effet,<br />

se déclarant roumains, ils n’avaient pratiquement qu’une seule perspective<br />

d’avenir, celle de l’émigration en roumanie. selon Emil oprişanu, depuis<br />

1912, les Aroumains sont en declin, ils vont disparaître à un rythme de<br />

plus en plus accéléré. reniant de gré ou de force la conscience identitaire<br />

roumaine, que l’école et l’église patronnées par la roumanie leur<br />

avaient inculquée, renonçant à la protection politique et culturelle de<br />

l’état roumain, la plupart d’entre eux se déclarent, conformément aux<br />

exigeances des autorités politiques balkaniques, « Vlaques » et non plus<br />

« roumains » ou « Aroumains ». Cette substitution de leur propre nom<br />

ethnique – Armâni, Rămăni – par celui de Vlaques que leur appliquent<br />

les étrangers marque le début d’une mutation décisive dans la conscience<br />

identitaire des Aroumains: ils acceptent désormais l’image que les autres<br />

se font d’eux-mêmes et s’approprient une identité passablement différente<br />

de l’identité roumaine. ceci n’est, selon Emil oprişanu, que le prélude de<br />

leur assimilation aux Slaves, aux Grecs ou aux Albanais 7 .<br />

f) La réaction des Aroumains contre la politique d’assimilation des États<br />

balkaniques.<br />

Appuyés moralement, sinon pas toujours politiquement, par la<br />

roumanie, les Aroumains au sentiment national roumain avaient pourtant<br />

réagi, de temps en temps, contre la politique des états balkaniques visant,<br />

de manière systématique, leur déromanisation et leur assimilation ethnique<br />

aux nations dominantes des contrées par eux habités. Emil oprişanu glane<br />

quelques réactions des Aroumains contre cette politique depuis le Congrès<br />

de Berlin, en 1878, jusqu’à la veille de la Conférence de la paix de paris,<br />

en 1945. en voici des exemples puisés dans son rapport : 8<br />

les Aroumains à conscience nationale roumaine de la thessalie et<br />

de l’épire, se sont opposés, en 1880–1881, après la guerre russo-turque,<br />

à l’annexion de ces régions historiques à la Grèce, recommandée par le<br />

7 Dans la littérature scientifique balkanique de nos jours, les Aroumains sont<br />

généralement désignés du nom de Vlaques (arom. vlahi, gr. Βλάχοι, blg. Vlahi, srb. Vlasi,<br />

alb. vllehë)ou même du nom ethnique qu’ils se donnent eux-mêmes, Armâni (gr. Αρμάνοι,<br />

blg. Aromunite, alb. arumunë), mais on évite soigneusement de les nommer Roumains (gr.<br />

Ρουμάνοι, blg. Rumynite) et l’on conteste avec véhémance leur origine commune avec les<br />

roumains de l’ancienne Dacie.<br />

8 Il va sans dire que l’inventaire des réactions aroumaines contre la politique<br />

d’assimilation des états balkaniques est incomplet, mais il illustre de manière exacte et<br />

suggestive les caractères communs et les traits spécifiques de la position de chacun sur la<br />

« question aroumaine ».

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