LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

370 ADRIAn GEORGE DUMITRU
bataille dont il serait question dans l’inscription de Ménas serait celle de
Magnésie 61 (donc cent ans plus tard), est, certes, très intéressante, mais
entièrement absurde, à la lumière de nos informations, car on aurait du
mal à voir un officier bithynien combattant pour sa patrie à la bataille de
Magnésie en 188 av. J.C.. Il est bien connu en effet que le royaume de
Bithynie est resté neutre durant la guerre antiochique, malgré la démarche
du roi Antiochos III pour persuader prusias I er de se joindre à lui à cause
surtout – aux dires de polybe et de tite live – d’une belle lettre écrite
par Scipion (appuyée par une ambassade de C. livius Salinator), et qui
expliquait au roi de Bithynie que rome n’était point l’ennemie des rois,
mais tout au contraire 62 . C’était une neutralité qui s’est avérée coûteuse,
car le traité d’Apamée obligeait prusias à céder la phrygie epictète – mais
c’était une neutralité, quand même. A moins qu’on ne fasse de ce texte
la seule preuve de la participation du royaume de Bithynie à la guerre
antiochique, il vaut mieux abandonner cette hypothèse.
notre Ménas est mort, très probablement, pendant une guerre défensive
et il est vrai que, ainsi que la plupart des cités grecques du monde anatolien,
la Bithynie elle-aussi avait tout intérêt à voir brisé, une fois pour toutes,
le pouvoir de lysimaque, car les relations entre les deux royaumes n’ont
point été amicales 63 . Mais on voit mal comment un corps bithynien aurait
61 hANNEsTAd l., „‘This contributes in no small way to one’s reputation’. The
Bithynian Kings and Greek Culture” dans BIlDe p. & alii (éds.), Aspects of Hellenistic
Kingship, Aarhus, 1996, p. 72; MerKelBACh rh. & StAuBer J., Steinepigramme aus
dem griechischen Osten. Bd. II. Die NordKüste Kleinasiens (Marmarameer und Pontos),
München, 2001, p. 170: „Möglich ist auch, dass von der schlacht bei Magnesia die rede
ist (190 v. Chr.), in welcher die römer Antiochos III entscheidend geschlagen haben;
in der Inschrift I.pergamon 64,7-8=Sylloge 3 606 wird von dieser Schlacht als der para;
to;n Fruvgion potamovn gesprochen, und in Vers 12 unseres Gedicht ist vom phrygios
die rede. Auch livius 37, 37/8 nennt diesen Fluss”; CouIllouD-le-DInAhet M.th.,
« les rituels funéraires en Asie Mineure et Syrie à l’époque hellénistique» (jusqu’au
milieu du I er siècle av ; J.C.) », dans proSt F. (éd.), L’Orient méditerranéen de la mort
d’Alexandre aux campagnes de Pompée. Cités et royaumes à l’époque hellénistique. Actes
du colloque international de la SOPHAU, Rennes, 4-6 avril 2003, rennes, 2003, p. 76
62 pol. xxI, 11; t.l. xxxVII, 35, 4-15; hAnSen e.V., The Attalids of Pergamon,
Ithaca n.y., 1947, pp. 92 sq.; VItuCCI G., Il Regno di Bitinia, rome, 1953, pp. 54 sq.;
WIll ed., Histoire politique du monde hellénistique 2 , nancy, t. II, 1982, pp. 212, 228
(un peu contradictoire, car d’abord il range prusias I er de Bithynie « dans le camp antiséleucide
» pour parler ensuite de sa « neutralité ») ; Gruen e.S., The Hellenistic World
and the Coming of Rome, Berkeley 1984, pp. 86, 151, 225, 239, 550, 638.
63 MeMnon xx, 3 = F.h.G. III, p. 536; VItuCCI G., Il Regno di Bitinia, rome,
1953, pp.16 sqq. le roi de Bithynie, zipoïtes, l’avait maintes fois emporté contre les
stratèges de lysimaque, et, une fois, contre lysimaque lui-même.