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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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Grecs et thraces : conflits et intégration... 489<br />

stéphanéphores, qui appartiennent toutes à des émissions des années 125–<br />

120, monnaies de la province romaine de Macédoine, tétradrachmes aux<br />

types de Dionysos et du dieu protecteur émis par deux cités grecques de la<br />

côte égéenne, alexandres tardifs des cités de la Mer noire, drachmes venues<br />

de la côte illyrienne (Apollonia et Dyrrachion), à quoi s’ajoutent à partir des<br />

années 80 des deniers romains. les tétradrachmes au type de Dionysos sont<br />

particulièrement révélateurs des formes de diffusion de la monnaie dans les<br />

Balkans, par les problèmes de toutes sortes qu’ils posent. Ce monnayage<br />

comporte deux variantes que l’on peut confondre au premier abord, l’une<br />

au nom de thasos, l’autre au nom de Maronée, qui présentent les mêmes<br />

types (la tête de Dionysos à la chevelure particulièrement savante au droit –<br />

le dieu sauveur de la cité au revers). Mais il se réclame aussi de plusieurs<br />

autres autorités émettrices. Au point de départ, les types sont ceux d’un<br />

superbe tétradrachme de thasos, aux images des deux dieux gardiens de<br />

la cité, Dionysos au droit et héraclès, qui apparaît dès les années 175–170.<br />

Vers les années 115, s’ajoute une version émise par Maronée, qui est très<br />

proche de celle de thasos, même si l’héraclès thasien est remplacé au revers<br />

par Dionysos Sauveur, qui est présenté exactement dans la même attitude.<br />

parmi les autres autorités, se signalent un roi Kotys et des magistrats<br />

romains, le questeur Suura et peut-être même le trésorier Aesillas, si le<br />

monogramme AeS suffit à authentifier son identification. enfin un nombre<br />

considérable de pièces, qui ne conservent plus qu’un souvenir très lointain<br />

du type original, ont été à juste titre considérées par les numismates comme<br />

des imitations barbares. J’ai montré ailleurs que les liaisons de coins entre<br />

les frappes de ces différentes formes d’autorités utilisant le même type, ce<br />

qui est un phénomène très étrange pour une monnaie grecque, s’expliquait<br />

par le rassemblement du numéraire nécessaire pour payer les guerres<br />

qui éclatent dans la région après le raid dévastateur mené en 119 par des<br />

Galates à la tête d’autres peuples des Balkans et notamment des thraces.<br />

les envahisseurs réussissent à battre l’armée du gouverneur de Macédoine,<br />

à tuer celui-ci et à piller la région. la première phase de ces guerres dure<br />

jusqu’à la défaite des armées de Mithridate et la victoire de Sylla, qui<br />

ramène un temps la paix dans la région.<br />

Ces trois formes de monétarisation sont donc clairement liées, dans<br />

leurs différentes zones et leurs différentes phases, à la volonté de contrôle<br />

du territoire par des pouvoirs locaux ou extérieurs. J’emploie ce concept<br />

large de « contrôle du territoire » au lieu du terme de « guerre », parce que<br />

les opérations militaires, si grandes consommatrices de monnaie qu’elles<br />

soient, ne suffisent pas à tout expliquer et que l’emploi de la monnaie<br />

pour payer des armées suscite le développement de formes particulières

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