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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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524 SAIMIR SHPUZA<br />

leur présence a fait possible une longue coexistence entre, Illyriens,<br />

Grecs et romains 31 . Cette situation est aussi manifestée dans certaines<br />

inscriptions bilingues, qui ne manifestent pas seulement une manifestation<br />

linguistique mais aussi une expression de biculturalisme. toutefois, les<br />

inscriptions bilingues sont très rares par rapport aux inscriptions employant<br />

le grec ou le latin de manière exclusive. en Albanie, on a retrouvé seulement<br />

quatre inscriptions bilingues : deux épitaphes, une évergésie et une dédicace<br />

aux Dioscures. Cette dernière est la seule trouvée en territoire rural, les<br />

trois autres provenant de villes.<br />

les deux épitaphes ont été trouvées à Dyrrachium et appartiennent à<br />

une même famille, les Maximi 32 . Cette famille faisait probablement partie<br />

de la communauté italienne établie dans la ville avant la fondation de la<br />

colonie romaine. une des inscriptions bilingues mentionne une Maxima<br />

Pomenteinos et un Gaios Pomenteinos 33 . Il s’agit probablement d’une<br />

famille italienne établie sur la côte est de l’Adriatique pendant la période<br />

républicaine. Même si l’inscription est bilingue, son contexte semble<br />

local. le formulaire funéraire, très simple, emploie le grec et mentionne<br />

seulement la défunte, omettant le commemorator, à l’inverse de la tradition<br />

épigraphique romaine.<br />

l’existence du bilinguisme à Dyrrachium avant la fondation de la<br />

colonie romaine constitue un phénomène essentiel dans la compréhension<br />

des relations sociales organisant cette ville. le fait que les Italiens installés<br />

à Dyrrachium choisissent, dans leurs manifestations publiques, de recourir<br />

aux deux langues est une preuve de leur volonté de s’intégrer au milieu<br />

indigène et témoigne en même temps de liens culturels étroits avec leur<br />

patrie. Ces inscriptions bilingues manifestent la symbiose culturelle qui<br />

s’est opérée à Dyrrachium. Dans ce contexte, le fait que les inscriptions<br />

31 Sur les premiers noms italiens présents en Illyrie voir CABAneS, pierre, « les<br />

noms latins dans les inscriptions grecques d’épidamne-Dyrrachion, d’Apollonia et de<br />

Bouthrotos », dans rIzAKIS, Athanasios (éd.), Roman Onomastics in the Greek East.<br />

Social and Political Aspects, proceedings of the International Colloquium on roman<br />

onomastics (Athens, 7–9 September 1993), Meletimata, 21, 1996, p. 89-104.<br />

32 les stèles ont été trouvées à Durrës lors de travaux de construction.<br />

Malheureusement, on ignore leur contexte archéologique, mais il s’agit probablement<br />

d’une nécropole d’époque républicaine. la datation des stèles de cette période repose sur<br />

leur étude paléographique et iconographique.<br />

33 Ma[xima] [Po]mentinos/Ma[xima]a Aninia/Maxima Pomentein(os)/Gaios<br />

Pomentein(os). Ce nom apparaît également sur une autre inscription du corpus des<br />

inscriptions de Dyrrachium (n° 297). Selon Cabanes, le nom serait originaire de la cité<br />

Volsque de pometia.

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