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LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

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112 Victor GhilaŞ<br />

ottomane en général, et de la musique religieuse en particulier, l’ont eu les<br />

derviches (moines musulmans) mevlavî (forme turque pour mawlana, ce<br />

que signifie « notre monsieur », « notre maître », surnom du fondateur des<br />

confréries des soufites.<br />

le fondateur de l’ordre mevlavî, Mawlana [ou Mevlana] Jalal eddin<br />

(1207–1273), dit el rûmî, le Grec, en arabe, est considéré comme le<br />

plus grand poète mystique d’expression persane, et l’un des poètes les<br />

plus distingués du monde oriental. né au nord-est de l’Iran [au nord de<br />

l’Afghanistan – n.n.] à Balkh, il s’établit ultérieurement dans la région<br />

arride d’Antalie de l’Asie Mineure, à Konya, où il fonde la confrérie<br />

mentionnée ci-dessus, avant de devenir son chef spirituel (sheik). Dans<br />

cette ville, la troisième comme importance pour la musique islamique,<br />

après Damasc et Bagdad, el rûmî exprime ses idées dans les Odes<br />

mystiques, Le livre du Dedans, et, surtout, dans son célèbre ouvrage<br />

Masnavî – la recherche mystique, composé d’environ quarante-cinq mil<br />

vers, qu’il met en pratique par l’intérmediare de ses disciples. l’exergue<br />

mis par el rumi à ses poèmes – „j’ai choisi la voie de la musique et de la<br />

danse” – est devenu le mot d’ordre de l’activité de l’ordre qu’il avait fondé.<br />

le mysticisme, revendiqué par l’ordre Mevlevî, détermine le caractère et<br />

le sens de la musique et de la danse et nourrit la réflexion des participants<br />

au rituel religieux. Grâce au prestige de cette pensée et au protectorat<br />

des sultans, l’ordre Mevlavî prospère, les monastères les plus célèbres<br />

appartenant aux derviches – Constantinople, péra (Galata) et yenikapu.<br />

Au xVIIe siècle, le nombre de musiciens dans la capitale de l’empire<br />

a considérablement augmenté, s’élevant à environ 7 000 chanteurs des<br />

hymnes religieux (na’t) et 700 muezzin (récitants religieux). 5<br />

en général, le spectacle cérémonial des moines mevlavî était fondé<br />

sur des figures chorégraphiques et des sons musicaux (âyîn-i serif). Il<br />

commençait avec des chants religieux et continuait avec la danse. la<br />

solennité la plus importante est Ayîn ou Mukabele, qui signifie le ciel et le<br />

mouvement des étoiles. la musique, qui accompagnait la danse avait un<br />

important rôle psychique visant à pousser l’affection à son maximum et<br />

amener finalement les joueurs en pleine transe.<br />

la chorégraphique de la cérémonie comptait plusieurs étapes :<br />

– Na’t (offrande), chant lyrique religieux d’évocation et glorification<br />

de Mevlana, pièce chantée en solo a capella – Méditation ;<br />

5 evliya CeleBI, Seyâhâtnâmesi. Vol. I, Istanbul, 1896, p. 636-645 apud eugenia<br />

popeSCu-JuDetz, Dimitrie Cantemir. Cartea ştiinţei muzicii, Bucureşti, Ed. Muzicală,<br />

1973, p. 34.

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